TOULOUSE (Reuters) - Quelque 450 salariés de Safran Engineering Services, bureau d'études de l'équipementier aéronautique Safran, ont observé deux heures de grève et manifesté jeudi matin pour dénoncer le projet de vente de leur société par leur maison-mère, a-t-on appris auprès des syndicats et de la police.

A l'appel d'une intersyndicale réunissant Force ouvrière, la CFE-CGC et la CGT, ces personnels se sont rassemblés jeudi, jour de l'assemblée générale des actionnaires du groupe Safran à Paris, devant le siège de leur société basée à Blagnac, près de Toulouse, avant de défiler sur le périphérique toulousain.

Les salariés s'opposent au projet d'externalisation de leur société que porte selon les syndicats le groupe Safran dont ils dénoncent « la logique purement financière ».

"Le groupe nous a dit il y a trois mois étudier trois options : une vente totale ou partielle, la création d'une joint-venture avec un partenaire et enfin un maintien dans le groupe mais au prix d'une réorganisation. Il semblerait que la vente à une SSII qui, en nous payant moins cher, pourrait facturer à moindre coût les études que nous réalisons aujourd’hui, soit privilégiée", a expliqué à Reuters Martial Bourget délégué syndical CFE-CGC.

"Nous avons fait gagner beaucoup d'argent à Safran sur les programmes A400M, A350 et A380. Maintenant que l'activité baisse, la direction nous explique que nous coûtons trop cher et nous reproche de ne pas être assez rentables", poursuit Martial Bourget.

Filiale de Safran Electrical & Power qui elle-même appartient au groupe industriel et technologique Safran, Safran Engineering Services emploie 1.800 personnes en France dont 800 à Blagnac, son siège social. Le bureau d'études est spécialisé dans les services en ingénierie de haute technologie dans les domaines de l'aéronautique, de l'énergie et du transport terrestre.

Equipementier de premier rang dans les domaines de l'aéronautique, de l'espace et de la défense, Safran emploie près de 58.000 personnes dans le monde entier pour un chiffre d'affaires de 15,8 milliards d'euros en 2016. Contacté par Reuters, le groupe n'a pas souhaité faire de commentaire.

(Johanna Decorse, édité par Yves Clarisse)

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