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Safran : Malgré un bond de 37% en 2025, Bernstein voit encore l'action Safran prendre près de 30%

jeudi 21 août 2025 à 13h37
Le moteur boursier de Safran n'a pas fini de tourner à plein régime, selon Berstein

(BFM Bourse) - L'intermédiaire financier a relevé son conseil à "surperformance", équivalent d'acheter, sur l'action de l'équipementier et motoriste aéronautique. Bernstein estime que la dynamique des services d'après-vente de la société continuera d'être robuste, tandis que ses activités de défense et le redressement des équipements d'intérieur offrent un potentiel supplémentaire.

Comme nous l'avons écrit à plusieurs reprises, Safran constitue l'un des meilleurs élèves du CAC 40, et ce sur n'importe quelle période de référence. L'action de l'équipementier et motoriste aéronautique s'adjuge 37% depuis le début de l'année, 170% sur trois ans, et 343% sur 10 ans.

Le groupe dirigé par Olivier Andriès est soutenu par des tendances très porteuses. La croissance du trafic aérien est synonyme de visites régulières des compagnies et des loueurs dans ses ateliers. Rappelons que le moteur CFM56, développé par CFM International, la coentreprise de Safran avec l'américain GE Aerospace, et le moteur d'avions le plus vendu au monde.

Environ 23.000 moteurs CFM56 étaient en services en 2024, dont près de 70% n'avaient effectué aucune ou une seule visite en atelier. Ce parc garantit un énorme réservoir de croissance pour les services d'après-vente de Safran, qui sont très rémunérateurs (même si le groupe ne précise pas leur rentabilité).

En parallèle de ce positionnement enviable, la société assure une exécution immaculée. Lors de la dernière saison des résultats, Safran a encore satisfait le marché, le titre prenant 3,1% après la publication de comptes marqués par une nouvelle croissance robuste des activités d'après-vente dans la propulsion (24,6% sur le deuxième trimestre et 21,3% sur le premier semestre).

Safran a ainsi échappé aux nombreuses punitions boursières infligées à d'autres pensionnaires du CAC 40, pourtant réputés pour la qualité de leur exécution (Publicis, Hermès ou Saint-Gobain).

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Une croissance qui n'a pas de raison de ralentir

Malgré le parcours boursier au bas mot satisfaisant de Safran, Bernstein estime que le titre a encore de la réserve.

L'intermédiaire financier a relevé son conseil sur l'action ce jeudi 21 août, à "surperformance", équivalent d'acheter dans sa terminologie, contre "performance de marché" précédemment. Bernstein a aussi rehaussé son objectif de cours à 370 euros contre 320 euros auparavant, une cible qui accorde un potentiel de 28% à l'action au cours de clôture de mercredi.

Ce jeudi, le relèvement de recommandation soutien un peu l'action Safran, qui prend 0,5%, signant, vers 12h50, la quatrième plus forte hausse d'un CAC 40 en petite forme (-0,6%).

"Nous pensons que la vigueur des activités d'après-vente n’a aucune raison de ralentir, compte tenu de l’offre limitée de nouveaux avions et de la croissance du trafic mondial", fait valoir Bernstein.

L'intermédiaire financier note qu'une pénurie de nouveaux avions caractérise actuellement le marché, en raison de la difficulté des avionneurs à monter en cadence leurs productions. Ce qui se traduit par un allongement de la durée d'exploitation des flottes actuelles et donc, in fine, par davantage de revenus d'après-vente pour Safran. Bernstein observe à ce titre que les retraits d'avions s'inscrivent actuellement autour de près de 1% des flottes contre un niveau habituel de 3% à 3,5%.

Bernstein a par ailleurs effectué ses propres calculs, concluant que les perspectives de moyen terme livrées par Safran et son partenaire GE Aero sur le CFM56, sont trop prudentes.

Lors d'une journée dédiée aux investisseurs et tenue en novembre dernier, Safran a indiqué attendre un pic des visites en atelier pour les moteurs CFM56 en 2025, autour de 2.300 visites, avant un repli autour de 2000 en 2028 puis à environ 1.700 en 2030. GE Aero, de son côté, table sur le même niveau pour 2025, mais anticipe environ 2.300 visites pour 2028 et environ 2.000 pour 2030.

Bernstein arrive à des chiffres supérieurs à ceux des deux groupes, tant pour 2028 (environ 2.400 visites) et pour 2030 (environ 2.300).

L'avenir prometteur du Leap

Ce qui amène l'intermédiaire financier à modéliser des prévisions de résultat opérationnel courant (ROC) de Safran nettement supérieures à celle du consensus (la prévision moyenne des analystes) entre 2025 et 2028.

Logiquement, Bernstein s'attend à ce que Safran relève ses objectifs de moyen terme, étant donné que l'intermédiaire financier est bien plus optimiste que le groupe sur les perspectives des activités d'après-vente, le cœur du réacteur de la rentabilité de l'entreprise.

L'intermédiaire financier pense qu'une telle annonce pourrait survenir lors de la publication des résultats annuels de la société, le 13 février 2026. Ce qui constituerait un catalyseur pour l'action.

Par ailleurs, si le moteur CFM56 représente le grand atout actuel de Safran, son successeur, le Leap (qui équipe les familles A320neo d'Airbus et 737 Max de Boeing), s'apprête à prendre le relais. Bernstein souligne que la croissance des activités d'après-vente sur ce moteur est en train de prendre forme, avec à la clef une progression des marges.

"Alors que de plus en plus de moteurs Leap entrent dans le cycle des visites en atelier, nous nous attendons à ce que Leap soit un moteur clé de la croissance des revenus dans les années à venir", écrit Bernstein.

"Les activités d'après-vente du Leap devraient commencer à apporter une contribution absolue positive aux bénéfices cette année, le programme atteignant globalement le seuil de rentabilité l’année prochaine. Il sera initialement dilutif pour les marges globales de Propulsion, car la marge bénéficiaire des activités d'après-vente du Leap est plus faible. Mais à mesure que le programme mûrira, la rentabilité s’améliorera", développe l'intermédiaire financier.

La défense comme potentielle surprise

D'ici à la fin des années 2020, le Leap devrait normaliser sa rentabilité au niveau de celle de son segment. Par ailleurs, ce nouveau moteur jouira d'une durée d'exploitation plus longue que le CFM56, avance Bernstein, car il ne devrait pas y avoir de réelle alternative au Leap avant les années 2040.

Au-delà de la propulsion, le bureau d'études voit deux autres éléments ajoutant du potentiel au titre Safran.

Bernstein cite, premièrement, la défense, qui représente environ 20% des revenus de Safran. Pour l'heure, l'intermédiaire financier retient une croissance annuelle moyenne de ces activités d'environ 5% d'ici 2029.

Mais les nouveaux objectifs de dépenses militaires de pays membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) –c'est-à-dire 5% du PIB par an– pourraient changer la donne. Bernstein calcule que cette cible implique une croissance "low double digit" (10% à 14%) jusqu'à "au moins la prochaine décennie" pour le secteur européen de la défense.

Un redressement plus fort qu'anticipé de l'activité "intérieurs d'avions" (sièges, toilettes, cabines) ou une meilleure dynamique dans les "équipements" (trains d'atterrissage, freins, avionique, système électrique, etc…) pourraient également porter un peu plus le titre, note Bernstein.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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