(BFM Bourse) - Alors qu'une baisse de l'ordre d'un million de barils, était attendue sur la semaine écoulée, le stocks américains de pétrole se sont envolés de 21,6 millions de barils, soit leur plus forte hausse hebdomadaire depuis 1982. Ignorant ces données spectaculaires, les cours accélèrent leur hausse à la veille du sommet de l'Opep+.
Une semaine après une hausse surprise de 1,3 million de barils des stocks de brut aux Etats-Unis quand les analystes interrogés anticipait, en moyenne, une baisse de 5,2 millions, les observateurs du marché pétrolier ont pris connaissance, ébahis, des derniers chiffres de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Publiés à 16h30, ceux-ci ont révélé un gonflement historique des réserves américaines de brut, de 21,56 millions de barils, soit la plus forte progression hebdomadaire depuis que l'EIA a commencé à compiler ces données (en 1982), là où le consensus tablait sur une baisse de près d'un million de barils.
"À 484,6 millions de barils au 26 février, les stocks de pétrole brut sont supérieurs d'environ 3% à la moyenne quinquennale pour cette période de l'année" souligne toutefois l'agence. Ce niveau reste par ailleurs assez éloigné du pic touché mai dernier, à plus 540 millions de barils, lorsque les capacités mondiales de stockage étaient saturées.
Les réserves d'essence ont pour leur part dégringolé de 13,6 millions de barils au cours de la semaine achevée le 26 février, soit leur plus lourde chute depuis 1990, au moment où le rythme des raffineries a considérablement ralenti, notamment en raison de la vague de froid qui a traversé le Texas.
C'est probablement cette dernière donnée qui explique la violente réaction à la hausse des cours du brut -alors qu'une explosion des stocks de brut comme observée aujourd'hui devrait peser à la baisse sur les prix du brut, puisque cela signale une offre largement excédentaire- dans le sillage de cette publication. En légères hausses dans la matinée au lendemain d'un accès de faiblesse mardi, les cours des barils de Brent et de WTI ont nettement accru leurs gains une heure après le rapport de l'EIA (+2,28% à 64,13 dollars pour la référence européenne, +2,73% à 61,38 dollars pour le "light sweet crude" texan à 17h30).
Les investisseurs vont désormais scruter la réunion (toujours très attendue) de l'Opep+ qui a démarré ce mercredi et se poursuivra jusqu'à demain. Entre prolongation des coupes actuelles et ouverture franche du robinet d'or noir, les pronostics des acteurs et observateurs de marché vont bon train, ce qui alimente la volatilité sur les cours.