(BFM Bourse) - Le contrat de novembre sur le Brent de mer du Nord gagne encore du terrain ce mardi franchissant les 95 dollars le baril, porté par l'inadéquation entre l'offre et la demande sur le marché. Plusieurs spécialistes le voient dépasser prochainement les 100 dollars.
Le pétrole poursuit sa fantastique remontée. Les cours de l'or noir augmentent une nouvelle fois ce mardi matin avec le contrat de novembre sur le Brent de mer du Nord qui s'adjuge 0,5% à 94,93 dollars le baril vers 9h40, après avoir franchi plusieurs fois le seuil psychologique des 95 dollars le baril dans la matinée.
Le WTI coté à New York et pour livraison en octobre avance de son côté de 1,2% à 92,56 dollars le baril. Sur un mois le WTI a bondi de 15% et le Brent de 12,2%.
Ce mouvement de hausse a été déclenché par l'Arabie saoudite, qui pour financer des investissements colossaux, a agi pour élever les prix en prolongeant la baisse de sa production jusqu'à la fin de l'année. Ce qu'a également fait la Russie.
"Peu de signes d'essoufflement"
Ces prolongations entraîneront un déficit du côté de l'offre pour le quatrième trimestre, pénurie sur laquelle l'Agence internationale de l'Energie et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont récemment alerté.
Les cours de l'or noir risquent de ne pas s'arrêter en si bon chemin. "La hausse ne montre que peu de signes d'essoufflement. À moins que les données économiques ne se détériorent, le pétrole pourrait atteindre 100 dollars d'ici peu", prédit Craig Erlam d'Oanda.
"Les fondamentaux sont très, très solides à l'heure actuelle", a déclaré Amrita Sen, responsable de la recherche chez le consultant Energy Aspects, sur Bloomberg Television. "À ce stade, il s'agit d'une question à court terme. Je ne dis pas qu'il va dépasser les 100 dollars en moyenne, mais pourrait-il atteindre les 100 dollars pendant un certain temps ? Absolument oui", a-t-il développé.
Le directeur général de Chevron, Mike Wirth a estimé, également sur Bloomberg TV, que le prix du baril pourrait franchir les 100 dollars. "Cela bougera certainement dans cette direction, l'offre se tend, les stocks s'assèchent", a-t-il expliqué à la télévision.
"Les marchés d'options évaluent désormais à 45 % la probabilité que le Brent reste au-dessus de 90 dollars le baril d'ici à janvier 2024, avec le risque que le pétrole soit réévalué à la hausse", note de son côté Stephen Innes de Spi Asset Management. "Cependant, de nombreux acteurs des marchés pétroliers pensent qu'il est peu probable que l'Opep+ cherche à obtenir des prix supérieurs à 100 dollars le baril, mais ils considèrent que l'évolution récente de la situation fait peser des risques haussiers à court terme sur leurs prévisions", explique-t-il.