(BFM Bourse) - Les décisions de l'Arabie saoudite et de la Russie de prolonger leurs coupes de production vont conduire à une importante pénurie d'offre de pétrole en fin d'année, préviennent à la fois l'Agence internationale de l'énergie et l'Opep.
Déjà au plus haut depuis le mois de novembre 2022, les prix du pétrole ne sont pas près de s'assagir. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit en effet une "importante pénurie de l'offre" de pétrole sur les trois derniers mois de l'année, en raison des récentes décisions de l'Arabie et de la Russie sur leur production d'or noir.
Les coupes de production décidées par ces deux pays devraient se traduire par "un déficit substantiel" d'un million de barils par jour pour les membres de l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à laquelle s'ajoutent des pays alliés, comme la Russie, NDLR). L'AIE alerte aussi sur une augmentation du risque de volatilité sur les marchés induite par ce déséquilibre entre l'offre et la demande.
"Jusqu'ici, la réduction de l'offre des membres de l'Opep+ de plus de 2,5 millions de barils par jour depuis le début de l'année a été compensée par une production supérieure des autres pays producteurs non membres de l'alliance, dont les Etats-Unis, le Brésil et l'Iran", explique également l'AIE dans son rapport mensuel.
Le contrat sur le Brent de mer du Nord pour livraison en novembre s'adjuge 0,5% peu avant 12h à 92,55 dollars le baril, toujours à des plus hauts depuis le mois de novembre 2022. Le contrat d'octobre sur le WTI coté à New York avance, lui, aux portes des 90 dollars, de 0,6% à 89,27 dollars le baril, atteignant là encore un plus haut depuis près d'un an.
Une alerte similaire de l'Opep
Les prix des deux références mondiales du pétrole étaient déjà bien orientés à la hausse après un rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui dressait un constat similaire. L'Opep a estimé qu'au quatrième trimestre, la demande pourrait dépasser l'offre de brut de 3,3 millions de barils, un niveau inédit depuis 2007.
Rappelons qu'un mouvement de hausse s'opère depuis plusieurs semaines, alors que la semaine passée, l'Arabie saoudite a annoncé maintenir la prolongation de ses coupes de production, d'une ampleur d'un million de barils par jour, pour trois mois. Soit d'octobre à décembre.
Les coupes de l'Arabie saoudite avaient été annoncées pour la première fois en juin et ont pris effet en juillet. La production du royaume se situe désormais à 9 millions de barils par jour. De son côté, Moscou a indiqué maintenir la réduction de ses exportations de pétrole de 300.000 barils par jour jusqu'à la fin 2023.
Selon le département américain de l'Energie, l'Arabie Saoudite et la Russie étaient en 2022 les deuxième et troisième producteurs de pétrole au monde, représentant un quart de la production mondiale.