PARIS (Reuters) - France Télécom-Orange est prêt à consacrer si nécessaire "quelques dizaines de millions d'euros" au Monde, mais la participation du groupe au plan de recapitalisation du quotidien restera marginale, déclare son directeur général Stéphane Richard.

Il a également précisé avoir été sollicité par plusieurs candidats déclarés à la reprise du groupe de presse, qui doivent déposer leurs offres fermes d'ici vendredi midi.

"La taille de l'investissement que nous pouvons faire dans Le Monde, c'est quelques dizaines de millions d'euros", a-t-il dit à des journalistes en marge d'un colloque sur les médias organisé par l'institut NPA Conseil et Le Figaro.

"Ce projet, de toute façon, ne sera porté par France Télécom-Orange qu'a partir du moment où il aura une logique économique", a-t-il ajouté. "Il n'y a pas de prix exorbitant, pas d'investissement qui ne soit pas justifiable vis-à-vis de nos actionnaires."

Après le retrait de L'Espresso mercredi et celui du groupe suisse Ringier mardi, restent en lice Claude Perdriel, P-DG du Nouvel Observateur, un trio composé du banquier d'affaires Matthieu Pigasse, du mécène Pierre Bergé et du fondateur de Free Xavier Niel, ainsi que le groupe de médias espagnol Prisa, déjà actionnaire à 15% du Monde SA.

Un partenariat industriel serait un préalable à toute implication dans la recapitalisation, a également précisé Stéphane Richard.

Il avait précisé à Reuters mardi qu'Orange souhaitait accompagner Le Monde dans sa transition vers les contenus numériques, citant l'arrivée de l'iPad d'Apple.

Certains commentateurs s'interrogent sur la réelle motivation de France Télécom pour un groupe de presse abritant un quotidien aussi influent que Le Monde. Ancien directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, Stéphane Richard dirige un groupe dont l'Etat détient toujours directement et indirectement près de 27% du capital.

D'aucuns voient en revanche dans la candidature du trio Pigasse-Niel-Bergé une machine de guerre pour le parti socialiste en vue de l'élection présidentielle de 2012.

Marie Mawad, Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot

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