(CercleFinance.com) - Alors que la crainte d'une contagion de la crise monétaire européenne ne se dément pas, l'or continuait de grimper jeudi matin en euros sur des achats d'investissement. Au terme du premier des deux fixings quotidiens du marché de Londres, l'once de 31,10 grammes de métal fin cotait 1.178 dollars et 922,764 euros, soit des hausses respectives de 1,12% et 1,76% par rapport à la veille au soir.
On notera qu'entre les deux derniers fixings de Londres, l'eurodollar est passé de 1,2880 à 1,2770 environ, soit une appréciation du billet vert de l'ordre de 0,85%. Selon la logique habituelle, l'or dont le dollar est la principale devise de négociation aurait dû augmenter dans des proportions similaires en euros et baisser d'autant en dollars.
Tel n'a pas été le cas, ni en tendance, ni en proportions. Une nouvelle fois, la corrélation historique dollar/or a été démentie, ce qui s'explique vraisemblablement par la recherche de 'valeur refuge' des investisseurs contre les risques souverains, sinon monétaires illustrés par les 'PIGs' en zone euro.
D'ailleurs, la masse de lingots adossée au premier ETF aurifère mondial, le SPDR Gold Shares américain, a finalement augmenté depuis les 1.159 tonnes atteintes le 29 avril dernier jusqu'à 1.166 tonnes hier au soir. Ce nouveau record historique de l'encours est supérieur de plus de 32,3 tonnes (+2,85%) à son niveau de fin décembre de 1133,62 tonnes, à deux pas du précédent record de 1134 tonnes datant de début juin 2009. L'accroissement de stock de métal jaune à des fins d'investissement semble donc repartir de l'avant après une dizaine de mois de stagnation.
'Nous pensons que les investisseurs sous-estiment les risques' posés par la situation financière actuelle, écrivent les analystes de Morgan Stanley dans une note de recherche ce matin. Ils indiquent que 'les risques croissants liés à la dette souveraine [et donc aux obligations d'Etat, part importante de l'épargne financière mondiale, NDLR] soutiennent notre appétit pour l'or'. Selon eux, les deux risques majeurs pouvant affecter l'or, le renforcement du dollar et la hausse des taux d'intérêt réels, 'ne sont pas susceptibles de le pénaliser à court terme'. Leur préférence va cependant, parmi le complexe des métaux précieux (or, argent et platinoïdes dits aussi 'PGMs'), aux PGMs ('platinum grade metals', soit le platine et le palladium principalement).
MKS Finance note que l'or a moins souffert que les autres métaux précieux hier, ces derniers ayant un usage bien plus industriel que ne l'est celui de l'or. Le statut de réserve de valeur du métal jaune le protège actuellement et explique, selon le négociant suisse, une bonne partie de la hausse de ces derniers jours ainsi que la forte volatilité des cours.
En termes techniques, ScotiaMocatta indiquent qu'hier sur le spot, l'once est partie à la baisse en trouvant un support à 1.158 dollars. Après avoir atteint 1.192 dollars la veille, la variation est impressionnante, note la banque canadienne. 'Nous pensons que la tendance de court terme reste haussière pour l'or et nous ne deviendront 'neutres' qu'en cas de clôture sous les 1.161 dollars', indiquent-ils. Des résistances sont identifiées à 1.199 et 1.226 dollars, soit le record absolu de l'once en dollars US.
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