(CercleFinance.com) - Au terme du premier fixing du jour sur le marché de Londres, l'once d'or a de nouveau baissé de 1,5 dollar à 1.344 dollars par rapport à la veille au soir. Il s'agit de son plus bas niveau depuis le 29 octobre dernier ! En euros, l'once est passée sous la barre des 1.000 euros hier après-midi et en revenant à 992,98 euros (- 6,1 euros) ce matin, elle retrouve ses prix du 22 novembre.
L'or ne semble donc pas corriger après le dérapage de plus d'une vingtaine de dollars enregistré la veille, qui au passage a emporté un important seuil technique situé à 1.354 dollars.
Toujours selon les prix de Londres, et depuis le début de l'année, le cours de l'or a baissé de 4,7% en dollars (- 66 dollars) et de 5,9% en euros (- 62 euros). Or sur la période, le cours de l'euro n'a repris que 0,9% contre le billet vert américain.
Comme le franc suisse et le yen, deux devises refuge qui ont elles aussi perdu du terrain contre la tendance générale des marchés depuis le début de l'année, l'or pâtit d'un certain retour de la confiance. La crise souveraine de la zone euro n'apparaît manifestement plus aussi grave que tel était le cas dans un passé récent ; la conjoncture américaine suscite davantage d'optimisme, et le ralentissement de la forte croissance chinoise moins de pessimisme.
Hier soir, l'encours de métal adossé au premier des ETF aufères au monde, le SPDR Gold Shares basé aux Etats-Unis, est resté inchangé par rapport à la veille à 1.251,43 tonnes. La tendance reste cependant aux décaissements : en un mois, cet encours a baissé de 46,6 tonnes, soit une baisse de 3,6%. Cet indicateur est habituellement utilisé, bien qu'il souffre depuis peu d'une concurrence difficilement chiffrable des pièces et lingots, comme un indicateur de la demande d'or d'investissement.
MKS Finance l'évoque sans détour dans son commentaire de la veille : la baisse qu'enregistre l'ETF aurifère US adossé à des lingots “traduit un arbitrage de la part des investisseurs de l'or et l'argent vers des actifs plus risqués comme les actions, sur fond de meilleures perspectives macroéconomiques”.
Hier, la pression baissière est d'ailleurs intervenue autour de l'heure d'ouverture du marché au comptant américain.
Hier également, BNP Paribas CIB soulignait la dégradation du sentiment de marché vis-à-vis de l'or. “Les positions nettes de dérivés non commerciaux sur le COMEX [marché de dérivés US ; pour l'or] suivent une tendance déclinante depuis octobre et elles ont actuellement baissé de 32% à 177.372 contrats”, indique une analyste. Ce qui signale une réduction des positions spéculatives haussières sur l'or.
BNP Paribas CIB souligne, du côté des ETF aurifères, que seul le SPDR Gold Share américain s'affiche en nette baisse. Les autres produits similaires restent, eux, stables. En outre, et à l'inverse, “la demande d'or d'investissement sur d'autres supports physiques [lingots, pièces] apparaît s'être renforcée”, souligne la note. C'est tout spécialement le cas en Asie et notamment en Chine, où “la demande a été forte depuis le début de l'année, dans la perspective du Nouvel An chinois” début février.
Le spécialiste suisse de l'or, MKS Finance, reste confiant : “en dépit des pertes [de la veille], nous prévoyons toujours un avenir brillant pour le métal jaune à court terme”.
A l'inverse, le verdict des analystes techniques de ScotiaMocatta était sans appel hier soir et résolument baissier à court terme : “la chute au-dessous du support des 1.354 dollars présage d'une nouvelle correction jusque vers 1.315 dollars, le point bas d'octobre”.
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