(CercleFinance.com) - Au terme du premier fixing du jour à Londres, l'once de métal jaune cotait 1.334 dollars (-3,5$ et -0,3% par rapport au fixing de lundi après-midi) et 957,783 euros (+3,2E et +0,3%). On notera le bond enregistré lundi par le métal jaune, après la réunion le week-end dernier des grands argentiers du G20. Les questions monétaires avaient à cette occasion été abordées.
Vendredi dans leur parution Commo Hebdo, les analystes de Natixis attribuaient la correction récente de l'or au relèvement de ses taux par la Banque populaire de Chine. “Depuis déjà quelque temps, la Chine gère la politique monétaire de plus en plus expansionniste de la Fed américaine en relevant le taux de réserves obligatoires des banques, limitant ainsi la création monétaire dans la partie chinoise de la zone dollar”, rappellent les analystes de la banque d'investissement française.
Des hausses de taux sont attractives pour les épargnants chinois. Mais avec une inflation à 3%, le rendement réel des produits de taux locaux est bien faible. Or les Chinois ne disposent pas d'un choix étendu en matière de supports d'épargne : “les cours des métaux précieux, particulièrement de l'or et de l'argent, bénéficient déjà depuis quelque temps de l'absence d'alternatives offertes aux épargnants chinois”, alors que l'immobilier et les actions sont perçus comme sujets à des bulles.
Mais si la banque de Chine décidait de relever encore ses taux contre le QE II, le rendement réel des produits de taux s'améliorerait, ce qui retirerait de l'intérêt aux placements aurifères. L'or risque donc d'en souffrir, en Chine du moins.
Cependant, ajoute Natixis, il reste des acheteurs potentiels d'or à grande échelle : les banques centrales richement dotées en dollars, qui pourraient souffrir de la mise en place éventuelle d'un nouvel assouplissement quantitatif (“quantitative easing II”, ou “QE II”) par la Fed. MKS Finance estime d'ailleurs qu'il est probable que l'or reste sans tendance tant que les détails et le calendrier du “QE II” n'auront pas été rendus publics.
Or “en Corée du Sud, la banque centrale après avoir annoncé en début d'année ne pas envisager d'acheter de l'or, pourrait, selon certaines informations, envisager à nouveau d'accroître la proportion de ses réserves de change investies en or”, indique Natixis. A l'heure actuelle, l'or (14,4 tonnes) ne pèse que 0,2% des réserves de changes de la Corée du Sud, la moyenne mondiale se situant à 9%.
D'un point de vue technique, les analystes de ScotiaMocatta, qui qualifient de “refrain” les déclarations du G20 sur les changes, notent que le bon début de semaine du métal jaune. Lundi sur le spot, l'or a testé sans succès des 1.349 dollars, après un point bas la séance précédente de 1.315 dollars. Un pivot important est toujours identifié à 1.355 dollars. Tant qu'il ne sera pas enlevé, un test des nouveaux plus bas reste possible et les analystes demeurent baissiers court terme.
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