(CercleFinance.com) - Que les dernières annonces venues de Dubaï soient généralement considérées comme rassurantes n'a pas empêché l'or de marquer de nouveaux plus hauts de tous les temps. Sur le marché au comptant, l'once a fait une embardée ce matin jusqu'à 1.199,80 dollars. Lors du premier fixing de la journée, à Londres, les 31,10 grammes de métal fin cotaient 1.193,50 dollars (791,76 euros), soit près de 18 dollars de plus qu'hier soir. Et de nouveaux records, en dollars comme en euros.
La diminution des risques de propagation de 'l'affaire' Dubai World a conduit en baisse la valeur-refuge que reste le billet vert, qui à cette heure perd 0,50% environ contre l'euro depuis la veille à 1,5074 dollar l'euro. Jouant le rôle d'anti-dollar et libellé en billets verts à titre principal, l'or tend à monter quand le billet vert baisse.
En outre, du côté des investisseurs, l'appétit aurifère se maintient. L'encours de l'ETF américain SPDR Gold Shares, le premier de sa catégorie au monde, atteignait hier soir 1.129,99 tonnes de métal jaune, de nouveau en hausse par rapport à la veille. Cet encours était tombé sous les 1.062 tonnes début septembre et se redresse depuis lors.
Du côté des ventes d'or de détail, rappelons que fin novembre, l'atelier monétaire britannique Royal Mint a fait savoir qu'il avait multiplié par quatre au troisième trimestre sa production de pièces d'or sur un an. L'US Mint, son équivalent américain, a indiqué qu'il a interrompu la production de Gold Eagles, une de ses grandes séries de pièces d'or, 'en raison d'une demande sans précédent'. Ces pièces étaient précédemment vendues sous un régime proche du rationnement. L'US Mint précise que le nombre de flans disponibles - les 'rondelles' d'or destinées à être frappées - est insuffisant. Lorsque la production reprendra, il ajoute que les pièces de moins d'une once seront définitivement abandonnées.
Les ressorts de la hausse gravitent fondamentalement autour des taux très bas adoptés depuis près d'un an maintenant par la Fed et les autres grandes banques centrales, et par la relance des dépenses publiques. Les craintes d'inflation demeurent. De plus, les tensions géopolitiques ne sont jamais très loin. L'arrestation par la marine iranienne de cinq ressortissants britanniques navigant dans le Golfe persique suscite d'ailleurs des inquiétudes.
MKS Finance notait, une fois encore, que le rally actuel de l'or est 'conduit principalement par les investisseurs' soucieux de se protéger de l'inflation, alors que la demande d'or indienne, la première au monde pour la bijouterie, semble au pas : en novembre, l'Inde a importé 16 tonnes d'or contre 34 tonnes en novembre 2008. Le négociant suisse met de nouveau en garde contre une forte correction, par exemple en cas de renforcement du dollar.
D'un point de vue graphique, ScotiaMocatta voient la correction de vendredi comme 'saine' et salutaire. Ils notent que le sentiment général reste haussier et que l'once devrait évoluer entre 1.135 et 1.198 dollars à court terme.
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