(CercleFinance.com) - Après s'être fait des frayeurs aux environs des 1.355 dollars ces derniers jours, le métal jaune tentait toujours de s'éloigner d'un dangereux seuil technique situé à 1.350 dollars. Au terme du premier fixing de ce mercredi sur le marché de Londres, l'once cotait 1.373,75 dollars, soit 4,25 dollars de plus (+ 0,3%) que lors du “fix” de mardi après-midi et 1.019,1 euros (+ 0,4 euro, + 0,04%).
Après une incursion sous la barre des 1.360 dollars le 17 janvier, tant le marché au comptant que selon les fixings de Londres, l'once de métal jaune semble se remettre. En effet, l'or a souffert du sentiment général d'optimisme qui souffle sur l'ensemble des marchés depuis le début de l'année, alors que l'or est considéré comme une valeur refuge.
MKS Finance notait dans son commentaire de la veille que “la demande physique était de retour sur le marché [hier]”. Cependant, les mouvements de prix étaient encore d'une faible ampleur et la séance de la veille sur le spot ressemblait à une partie de “yo-yo”. Au final, l'indécision a dominé, même si l'or comme l'argent ont hier plutôt évolué dans la partie haute de leur fourchette d'évolution ('range').
Dans leur dernier numéro de Commo Hebdo, les analystes de Natixis revenaient notamment sur deux éléments qui méritent d'être soulignés. Tout d'abord, le Lion Fund, qui avait été autorisé par Pékin en novembre/décembre, a levé ces derniers jours près de 500 millions de dollars. De quoi s'agit-il ? Du premier fonds coté en Bourse de Chine continentale (soit hors Hong Kong et Taïwan) permettant d'accéder à des ETF sur or. Comme l'indique Natixis, 'pour les investisseurs chinois qui ont dû jusqu'à présent investir dans de l'or physique, ce fonds leur permet désormais d'avoir accès à des fonds ETF physiquement adossés sur l'or.'
Ce nouveau produit boursier chinois pourrait d'ailleurs soulager les encours déclinants des grands ETF aurifères, comme le SPDR Gold Shares américain disponible aussi sur certaines places d'Asie : le Lion Fund est effectivement composé de parts d'ETF aurifères occidentaux. Tel n'est pas encore le cas du SPDR Gold Shares, qui baisse encore (1.256,90 tonnes en date d'hier soir).
Par ailleurs, et alors que les tensions monétaires se sont concrétisées récemment en Asie (taux en Corée du Sud, réserves obligatoires une nouvelle fois relevées en Chine continentale) et que la BCE a laissé entendre qu'elle pourrait s'y résoudre d'ici peu, Natixis tempère les conséquences négatives que l'or pourrait subir de ce fait. “Nous pensons que le resserrement progressif de la politique monétaire aggravera les tensions dont souffrent les économies qui subissent un fort niveau d'inflation ou qui sont déjà financièrement vulnérables : si nous voyons juste, cette situation pourrait susciter un regain d'intérêt pour l'or”, mentionne le document.
D'un point de vue technique, les spécialistes de la banque canadienne ScotiaMocatta se montraient hier soir un peu moins négatifs. Mais à peine. Sur le marché spot (ou au comptant), l'once a réussi à ne pas aller tester la barre critique des 1.350 dollars, indiquent-ils. “Cependant, les mouvements haussiers ont été neutralisés et l'once reste enserrée dans un 'range' allant de 1.350 à 1.400 dollars dont il risque de sortir par le bas”, indiquent-ils.
La constitution d'une position 'short' serait conseillée en cas de rupture de la moyenne mobile à 100 jours située à 1.350 dollars.
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