(BFM Bourse) - La deuxième capitalisation mondiale va intégrer le célèbre indice américain le 8 novembre prochain, au détriment de son concurrent Intel, puni en Bourse pour avoir tardé dans le développement de puces adaptées à l'IA.

C'est une nouvelle consécration pour Nvidia. Le spécialiste des processeurs graphiques fera son entrée vendredi dans le Dow Jones, l'un des célèbres indices de Wall Street avec le S&P 500, quelques mois seulement après avoir temporairement pris la couronne de la plus grande entreprise cotée en Bourse au monde. Nvidia rejoindra Amazon, Apple et Microsoft, les trois autres sociétés technologiques du Dow Jones.

Il faut dire que tous les superlatifs ne manquent pas pour caractériser l’inexorable ascension du spécialiste des cartes graphiques en Bourse. Nvidia a progressé sur l'année de 181%, et revendique une capitalisation boursière de 3.320 milliards de dollars, soit à quelques encablures du géant Apple, première capitalisation boursière mondiale, selon companiesmarketcap.com.

Une vigueur boursière

Cet intérêt en Bourse pour Nvidia a été stimulé par les impressionnantes performances du groupe américain. Ces deux dernières années, sa croissance a été portée par la forte demande pour ses processeurs graphiques, nécessaires au développement des grands modèles d'intelligence artificielle (IA).

A tel point que le prix unitaire de l'action Nvidia avait dépassé les 1.000 dollars avant que le groupe ne procède à une division par 10 en juin. Cette décision, qui a rendu l'action plus accessible aux investisseurs particuliers, a aussi facilité sa future intégration dans l'indice Dow Jones.

"Nvidia est une entreprise bien gérée et son entrée dans le Dow Jones montre à quel point son redressement a été puissant ces dernières années, car elle était au bon endroit au bon moment, quand personne d'autre ne l'était", a déclaré Scott Colyer, directeur général de Advisors Asset Management à Bloomberg.

La vitalité de Nvidia n'a donc pas échappé au gestionnaire de l'indice boursier américain, S&P Dow Jones Indices (filiale de S&P) au détriment de son concurrent Intel, qui a de son côté accusé beaucoup de retard par rapport à ses concurrents dans le juteux marché des puces dédiées à l'Intelligence artificielle. En août, le groupe avait dévoilé une forte perte au deuxième trimestre alors qu'il était bénéficiaire à la même époque l'an passé. Intel avait aussi annoncé un grand plan social pour réduire ses coûts de 10 milliards de dollars. Ce qui n'avait pas manqué de crisper Wall Street.

En Bourse, le doyen des microprocesseurs boit le calice jusqu'à la lie. Depuis le début de l'année, Intel abandonne 54,57% à la clôture de vendredi 1er novembre. Cette éviction va vraisemblablement précipiter la déconfiture boursière du groupe américain, qui avait intégré le Dow Jones en 1999.

Les actions Intel ne seront plus achetées "par les fonds indiciels adossés au Dow Jones, ce qui ferait encore pression à la baisse sur le cours de l’action", explique Susannah Streeter, stratégiste chez Hargreaves Lansdown, citée par Reuters.

Tout un symbole

La sortie d'Intel de l'indice "Dow Jones est un nouveau coup dur pour la réputation d'Intel, qui doit faire face à une transformation douloureuse et à une perte de confiance", a poursuivi Susannah Streeter.

Ces changements dans "l'indice ont été initiés pour assurer une exposition plus représentative à l'industrie des semi-conducteurs et au secteur des matériaux", justifie S&P Dow Jones dans son communiqué.

Aussi, l'entreprise spécialisée dans la peinture Sherwin-Williams intégrera également l’indice Dow Jones et remplacera le groupe chimique Dow. Ces multiples changements seront effectifs avant l'ouverture des marchés de la séance du 8 novembre.

Selon l'AFP, la composition du Dow Jones, depuis sa création, a été modifiée à 59 reprises, en comptant l'annonce de vendredi, pour intégrer, notamment des valeurs technologiques comme Amazon, Apple ou Cisco.

A Wall Street, le promu Nvidia grimpe de plus de 2% quand le malheureux Intel fait le chemin inverse et baisse de son côté de 2%, dans les échanges de préouverture ce lundi.