(BFM Bourse) - Nouveau mouvement de capitulation sur le brut, foyers épidémiques terrifiants aux Etats-Unis, anxiété en de début de bal des grands groupes... Le Nasdaq Composite (+1,38% vendredi à 8 650 points) devrait ouvrir dans le rouge ce lundi, à l'aube d'une semaine à haut risque sur le plan technique.
Le pétrole, baromètre essentiel de mesure de l'appétence au risque, dévisse encore plus profondément, avec une demande mondiale qui s'effondre, dans un marché inondé de brut à bas coût en l'absence d'engagements plus fermes des membres de l'OPEP élargi, et avec des réserves (stocks) outre Atlantique qui débordent. Le baril de brut léger américain (WTI) passe désormais sous les 15$; une première depuis plus d'une vingtaine d'années.
L'angoisse reste importante sur le front épidémique outre Atlantique, qui a imposé une mise sous cloche de l'économie, par des décisions de confinement de la part des Gouverneurs de nombreux Etats.
L'épicentre se positionne toujours sur les Etats-Unis, où près de 760 000 cas sont confirmés. Plus de 40 000 décès ont été recensés sur le sol américain, dont plus de 14 400 pour la seule ville de New York. Près de 2 000 morts du Covid-19 sont à déplorer aux Etats-Unis sur les dernières 24 heures. L'inquiétude est d'autant plus forte que le système de santé, observé à l'aune de la puissance économique des Etats-Unis, est finalement fragile.
Autre source d'anxiété liée à cette tragique crise sanitaire: la volonté pressante de D. Trump de prendre la main sur le processus de sortie de confinement. "Sur le plan de la pandémie, Donald Trump semble de plus en plus en désaccord avec de nombreux gouverneurs américains sur la réouverture de certains Etats et soutient même les manifestations aux Etats-Unis pour la reprise de l’activité. En effet, certains sont allés contre le confinement et l’interdiction de se réunir en groupe en manifestant dans les rues pour forcer l’administration à autoriser la reprise du travail", s'inquiète Vincent Boy, analyste chez IG France.
Côté valeurs, Gilead Sciences a bondi de 9,73% dans des volumes exceptionnels de près de 100 millions de pièces vendredi, sur des données encourageantes sur le Remdesivir dans le traitement des phases sévères du COVID 19. La molécule a été développée par le laboratoire initialement pour traiter Ebola.
Vendredi matin, les opérateurs se sont réveillés avec la dureté de la réalité, avec une batterie de chiffres officiels chinois, dont une chute vertigineuse des ventes au détail de près de 16% en mars (rythme annualisé). Chute encore plus brutale que ne le laissait augurer le consensus pour le PIB au T1 en Chine (-6.8% sur un rythme annualisé), contre +6,0% en T4 2019... outre Atlantique, l'indice des indicateurs avancés (CB) a plongé de 6.7%.
Début de semaine calme sur le front des statistiques: aucun indicateur macroéconomique majeur ne figure à l'agenda ce lundi outre Atlantique. Il faudra attendre jeudi pour que le calendrier ne se densifie réellement sur ce point avec les données en toutes premières estimations du PMI industriel et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage. Pour rappel, pour la semaine du 06 au 12 avril, ce nombre reste astronomique, avec 5 245 000. A titre de comparaison, avant le cataclysme provoqué par la pandémie, avec mise sous cloche de l'économie, ce nombre parvenait à avoisiner les 200 000. Les Etats-Unis étaient alors en situation de plein emploi.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Attention au bull trap, et revenons-en à son mécanisme:
Le bull trap (piège à la hausse) est un phénomène classique en finance de marché comportementale: l'acheteur, appâté une première fois, l'est une seconde fois avec le sentiment de faire une affaire encore meilleure avec un point d'entrée jugé bon. Dès lors, la volatilité à la hausse progresse, et l'investisseur est de plus en plus persuadé d'avoir flairé la bonne affaire, sans se poser aucune question sur la justification de la hausse. Si le mouvement haussier ne prend pas corps, le piège se referme.
Seule une progression vigoureuse accompagnée de volumes puissants, avec l'appui de tous les secteurs représentés au sein de l'indice viendrait délivrer un message haussier durable, et donc invalider l'option retenue.
Dans l'immédiat, toute navigation entre 7 888 points et la borne basse du gap baissier du 10 mars à 8 344 points, même en eaux calmes, est jugée dangereuse.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice Nasdaq Composite à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice Nasdaq Composite cote en dessous de la résistance à 9088.00 points.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
