(BFM Bourse) - Le groupe français spécialisé dans l'extraction de pétrole et de gaz naturel a dévoilé des résultats semestriels marqués par un contexte de nette baisse des cours pétroliers. La résistance du résultat net part du groupe et la génération de cash surprennent favorablement le marché.

Comme pour le géant pétrolier Totalenergies, Maurel & Prom a dû manœuvrer dans un contexte de baisse prononcée des prix du baril de pétrole.

À fin juin 2024, le prix de vente moyen du Brent s'établissait aux alentours des 83 dollars. Un an plus tard, il était tombé à 67,9 dollars le baril. Le prix de vente moyen de l’huile a lui aussi reculé, de 16% par rapport au premier semestre 2024 à 70,9 dollars le baril.

Dans ce contexte, le groupe a publié un chiffre d'affaires de 289 millions de dollars, soit 30% de moins qu'au premier semestre de l'année 2024. Ce net repli de l'activité résulte à la fois de la baisse de la production consolidée "en part M&P" de 7% et de la contraction du prix de vente moyen de l’huile.

Une surprise sur le résultat net part du groupe

Maurel & Prom ajoute que ses ventes semestrielles ont aussi été pénalisées par une moindre activité de trading d’huile pour le compte de tiers, qui ont généré 52 millions de dollars de chiffre d'affaires au premier semestre contre 77 millions de dollars au premier semestre 2024.

Le résultat brut d'exploitation a reculé de 25% sur un an, pour atterrir à 140 millions de dollars mais ressort "parfaitement en ligne" avec les attentes d'Oddo BHF. Le résultat net part du groupe a fait preuve de résistance, grimpant de 3% pour atteindre 104 millions de dollars.

Le bureau d'études rappelle que les profits semestriels de Maurel & Prom, intègrent la quote part de résultat des sociétés vénézuéliennes mises en équivalence, de 59 millions de dollars. Ce qui s'avère "nettement supérieur" aux attentes du bureau d'études qui anticipait pour sa part alors des provisions sur le Venezuela.

Rappelons que les États-Unis ont révoqué fin mars la licence spécifique de Maurel & Prom pour exercer ses activités pétrolières au Venezuela, dans un contexte de vives tensions entre Washington et Caracas. Le groupe français indique à ce sujet maintenir "activement le dialogue avec les autorités américaines" et continuer de suivre de près la situation afin d’ajuster ses activités.

"Nous continuons à anticiper une production nulle à l’avenir mais la levée récente des sanctions sur Chevron nous laisse à croire que les sanctions touchant le groupe pourraient être également assouplies ou même levées", signale Oddo BHF.

"Une situation financière solide"

À fin juin, la société a enregistré une génération de cash de 31 millions d'euros et revendique une position de trésorerie nette de 91 millions d'euros, malgré les opérations de croissance externe réalisées sur la période. Sur le semestre écoulé, Maurel & Prom rappelle avoir dépensé 22 millions d'euros au titre des acquisitions en Colombie sur la licence de Sinu-9 et en Angola sur le Bloc 3/05.

"La génération de cash reste soutenue sur le semestre et la situation financière solide permet à Maurel & Prom de poursuivre ses initiatives en matière de fusions acquisitions (suite aux récentes acquisitions en Colombie et en Angola)", souligne Oddo BHF.

Le bureau d'études fait valoir la bonne résilience des résultats de Maurel & Prom, ce qui l'autorise à relever ses prévisions de bénéfices par action pour prendre en compte un meilleur résultat net qu’attendu compte tenu de l’absence de provisions sur le Venezuela.

Le marché apprécie, lui, la copie semestrielle rendue par Maurel & Priom. Le titre du groupe pétrolier progresse de 6% à 5,385 euros, ce mardi 5 août vers 16h.