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MAUREL ET PROM

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Maurel et prom : Les États-Unis révoquent la licence pétrolière de Maurel & Prom au Venezuela, le titre chute en Bourse

lundi 31 mars 2025 à 11h10
Maurel & Prom chute en Bourse

(BFM Bourse) - Le groupe pétrolier recule fortement à la Bourse de Paris en réaction à la révocation par les États-Unis de sa licence spécifique pour exercer ses activités pétrolières au Venezuela.

Le secteur pétrolier et parapétrolier est intimement lié aux actualités géopolitiques. Encore plus quand ces informations concernent le Venezuela, un pays qui fait l'objet de sanctions de la part États-Unis.

Maurel & Prom est en effet présent dans ce pays et exploite le champ pétrolier d'Uraneta Oesta dans le lac Maracaibo, via une société mixte appelée Petroregional del Lago. Le groupe français détient 40% de cette société, les 60% restants appartiennent à PDVSA (Petroleos de Venezuela), une entité du gouvernement vénézuélien.

Pour pouvoir mener à bien ses activités dans le pays, Maurel & Prom bénéficie de licences spécifiques. Elles sont accordées par l'Office for foreign assets control (Ofac) aux groupes américains et étrangers pour effectuer des transactions et des activités liées à la production, au captage, à la vente ou à l'exportation de pétrole ou de gaz au Venezuela, dans un pays frappé par des sanctions et un embargo pétrolier.

Or, depuis l'arrivée de Donald Trump à la tête des États-Unis les tensions sont montées d'un cran entre Washington et Caracas. Le président des États-Unis ne reconnait pas la réélection de Nicolas Maduro en 2024, et a récemment imposé une surtaxe de 25% à tout acheteur de pétrole vénézuélien, qui doit entrer en vigueur le 2 avril.

Une licence révoquée pour Maurel & Prom

Fin février, la licence du groupe pétrolier américain Chevron a été par exemple été révoquée par les États-Unis. Cette décision augurait donc que des sanctions similaires soient aussi prononcées à l'avenir pour les autres groupes pétroliers opérant au Venezuela.

Ces craintes se sont confirmées, puisque le Venezuela a indiqué dimanche 30 mars au soir que les États-Unis ont en effet révoqué les licences des "entreprises transnationales de pétrole et gaz"

Maurel & Prom a ainsi annoncé ce lundi 31 mars dans un communiqué "avoir reçu une notification de l’Office of foreign assets control (Ofac) du département du Trésor des États-Unis, datée du 28 mars 2025, l'informant que "la licence accordée en mai 2024 pour ses activités au Venezuela a été révoquée".

Cette révocation n'a pas d'effet immédiat, Maurel & Prom a précisé avoir obtenu "une licence de transition" l'autorisant "à effectuer les transactions nécessaires à la conclusion des opérations précédemment couvertes par la licence désormais révoquée", soit jusqu'au 27 mai.

"Maurel & Prom évalue actuellement les implications de cette décision en étroite concertation avec ses conseils juridiques" et "reste activement en contact avec les autorités américaines" en continuant de suivre "de près" l'évolution de la situation, a ajouté la société.

"Le groupe n’est pas le seul touché par cette décision qui s’applique également à Chevron mais aussi à Repsol et Eni", précise Oddo BHF dans une note publiée ce lundi matin.

Cette décision des États-Unis a pour but de mettre à genoux économiquement le Venezuela et faire pression sur son président, Nicolas Maduro. Le but étant de le "priver de la rente pétrolière pour l’obliger à faire des réformes démocratiques et à accepter de rapatrier les migrants vénézuéliens", précise le bureau d'études.

"Donc cette décision n’est pas définitive et peut être inversée à tout moment et il parait difficile de quantifier son impact de manière fiable, à ce stade, surtout les États-Unis peuvent faire marche arrière à tout moment si une solution politique est trouvé", tient à tempérer Oddo BHF.

Une décision "attendue"

Pour autant, cette annonce est logiquement mal reçue à la Bourse de Paris. Le groupe pétrolier commence la semaine dans le dur, et lâche 15,6% à 4,792 euros, ce lundi vers 11h15.

La coentreprise dans le pays contribue en effet à hauteur de hauteur de 10.000 barils ou 23% de la production et 32% des réserves de Maurel & Prom, rappelle le bureau d'études. Pour donner un ordre de comparaison, la production du groupe français (au prorata de ses parts dans ses différents projets) s'élevait à 36.222 barils équivalent pétrole par jour l'an dernier.

Pour 2025, Maurel & Prom avait en effet indiqué s'attendre à recevoir 100 millions d'euros de dividendes de sa coentreprise au Venezuela. Et la perte de ces dividendes pourrait donc selon le bureau d'études, faire basculer le flux de trésorerie disponible de cette année, de 25 millions d'euros, dans le rouge à -40 millions d'euros.

"Le Venezuela représente 2,77 euros/action, soit 29% de l'actif net réévalué mais cette valeur ne sera pas perdue totalement tout dépendra de la durée des sanctions", tient à relativiser Oddo BHF, tout en ajoutant qu'une "partie de cette décision a été déjà intégrée avec le début des menaces de sanctions sur le Venezuela".

"A part le Venezuela, le groupe se trouve dans une position très confortable", apprécie le bureau d'études. "Il n’a plus de dette et reprend ainsi les initiatives en matière de M&A (fusions acquisitions) en Colombie à la recherche de croissance et vient d’augmenter le dividende de 10%", bien que le rendement reste inférieur à la moyenne du secteur, rappelle Oddo BHF qui reste à neutre sur le titre avec un objectif de cours de 5,20 euros.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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