(BFM Bourse) - Le spécialiste de la distribution de meubles a revu à la baisse ses perspectives pour 2023, Maisons du Monde faisant les frais de l'inflation qui pèse sur le pouvoir d'achat des ménages.
Les récentes notes des bureaux d'études laissaient augurer un troisième trimestre difficile pour Maisons du Monde dans un contexte de crise de la consommation. La forte inflation pousse les ménages à limiter leurs dépenses dans le mobilier.
TP ICAP Midcap était repassé à la vente sur le dossier en fin de semaine dernière, estimant que la prochaine publication du groupe français sera à "risque" avec une "possible remise en cause" des objectifs pour l'ensemble de l'année. Ces craintes des analystes se sont matérialisées pour le distributeur spécialisé, celui-ci ayant annoncé lundi soir après-Bourse un abaissement de ses objectifs financiers 2023.
La société a donc indiqué que ses ventes entre juillet et fin septembre devraient diminuer de 9,4% par rapport à la même période en 2022, "malgré des ajustements tactiques de prix, des initiatives commerciales non promotionnelles et une disponibilité accrue des produits".
Avec un pouvoir d'achat rogné par l'inflation, les ménages se concentrent sur les achats de produits essentiels. Et font donc l'impasse sur les biens de consommation dits discrétionnaires à l'image de l'ameublement. Un contexte qui a donc pesé sur l’activité de Maisons du Monde entre juillet et fin septembre. "Cette révision n’est pas une surprise pour nous et le nouvel objectif est en ligne avec nos attentes", indique Florent Thy-tine dans sa nouvelle note consacrée à Maisons du Monde.
Une guidance sur l'Ebit "pire que prévu"
Et pour l'ensemble de l'année 2023, Maisons du Monde n'est guère optimiste sur l'orientation de sa rentabilité malgré les différentes initiatives lancées récemment pour préserver son résultat opérationnel (Ebit). Pour l'exercice en cours, ce dernier devrait finalement se situer entre 40 et 50 millions d'euros alors que l'Ebit était attendu jusqu'à présent entre 65 et 75 millions d'euros.
"La guidance sur l’Ebit est pire que prévu", relève Florent Thy-thine qui pensait "que le bon travail sur le plan 3C (un plan stratégique axé sur le Client, les Coûts et le Cash, NDLR ) permettrait d’afficher plus de résilience sur l’Ebit malgré la dégradation de la top line (chiffre d'affaires)". L'analyste poursuit : "Nous comprenons que le groupe a souhaité se donner toutes les marges de sécurité sur ce nouvel objectif".
L'objectif de génération de trésorerie est logiquement révisé à la baisse. Le free cash flow est attendu entre 20 et 30 millions d'euros, là où Maisons du Monde espérait précédemment réaliser un niveau compris entre 40 et 50 millions d'euros.
"Les annonces d’une guidance en début d’année nous avait surpris alors que le management venait d’intégrer le groupe. Le récent contexte rendait les objectifs de moins en moins crédibles", signale TP ICAP Midcap.
Maisons du Monde a préféré prendre les devants deux semaines avant la publication officielle de son chiffre d'affaires trimestriel prévue le 26 octobre prochain. Pour l'instant le titre Maisons du Monde chute de 5,6%.
"Si le titre a été récemment mis sous pression, ce profit warning pourrait encore peser sur le titre notamment au vu de l’ampleur de la révision de l’Ebit. Nous ajustons de notre côté nos bénéfices par actions 2023 de -35%", ajoute Florent Thy-thine qui réduit en conséquence son objectif de cours à 5,8 euros, tout en maintenant son avis à la vente sur le dossier.
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