(BFM Bourse) - Le propriétaire des marques Loué ou Marie envisage d'acquérir le numéro un du taboulé Pierre Martinet. Cette annonce fait office de mise en bouche avant la publication des résultats annuels de LDC ce mercredi soir.

LDC veut renforcer sa présence dans le segment des produits traiteur. Le groupe de volaille a annoncé mardi soir après-Bourse être entré en négociations exclusives en vue d'acquérir l'intégralité du capital du groupe Pierre Martinet, connu pour son slogan "le Traiteur intraitable".

La cible est de choix, puisque le groupe Martinet est l’un des leaders du marché des salades traiteur, et le numéro un du taboulé.

Fondé en 1968, ce groupe familial produit et commercialise des salades traiteur sous la marque Pierre Martinet. Il dispose aussi d’une activité de salades de produits de la mer avec sa marque La Belle Henriette, acquise en 2010 et de produits charcutiers et de pâtisserie salée avec Maison Randy depuis 1997. Et depuis 2017, le groupe Pierre Martinet propose une gamme "végétale". Cette offre diversifiée lui a permis de réaliser un chiffre d'affaires de près de 230 millions d'euros en 2023.

L'opération pourrait être bouclée d'ici la fin de l'année 2024, sous réserve, prévient LDC, "de l’accord sur les termes de la cession et de la levée des conditions suspensives usuelles, notamment des audits et de la décision de l’Autorité de la concurrence".

Une opération pertinente pour TP ICAP Midcap

Le propriétaire des marques marques Loué, Le Gaulois ou Marie indique avec cette acquisition vouloir "renforcer sa présence" au rayon traiteur aux côtés de sa marque de plats cuisinés Marie.

"Dans la mesure où cette acquisition serait réalisée, celle-ci s'inscrirait parfaitement dans la feuille de route stratégique 2026-2027, dans laquelle LDC présentait ses ambitions en matière de développement de ses marques, d'élargissement de ses réseaux de commercialisation et de renforcement de son offre sur les salades traiteur", développe le groupe français.

De son côté TP ICAP Midcap voit cette acquisition d'un bon œil. "Nous attendrons plus d’éléments chiffrés avant de nous faire un avis, mais cette opération nous semble pertinente, au vu de la forte notoriété de la marque et son positionnement sur le végétal", apprécie Florent Thy-thine responsable de la recherche actions chez TP ICAP Midcap.

A la Bourse de Paris l'appétit de LDC est aussi bien perçue. Le titre du propriétaire des marques Marie, Le Gaulois ou Loué progresse de 1,4% à 149,5 euros, ce mercredi vers 15h00. L'action évolue à proximité de ses sommets absolus, à 153 euros atteints fin avril.

Cette initiative braque les projecteurs sur le groupe agroalimentaire qui va publier ses résultats annuels 2023-2024 ce mercredi après-Bourse. Florent Thy-thine s'attend à "de bons résultats annuels", et l'opération annoncée la veille le conforte dans son opinion à l'achat et son objectif de cours de 192 euros. Ce qui extériorise un potentiel de hausse de 28% aux cours actuels.

Des acquisitions structurantes

Pour l'année 2023-2024, le groupe a annoncé le mois dernier, avoir dépassé le cap des 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires à 6,2 milliards d'euros, conformément à son objectif. Et c'est le reste des comptes qui sera publié ce mercredi soir. Le résultat opérationnel courant est attendu supérieur à 350 millions d'euros à comparer aux 300 millions d'euros réalisés sur l’exercice précédent.

Le groupe avait relevé sa cible de rentabilité annuelle , après avoir fait état de résultats semestriels supérieurs aux attentes, en novembre 2023.

La société qui détient les marques Loué ou Marie devrait aussi confirmer ses objectifs fixés dans le cadre de son plan stratégique 2026-2027, à savoir franchir le cap des 7 milliards d’euros de chiffre d'affaires à cet horizon. Cette ambition doit s’accompagner d’une progression de la rentabilité avec un objectif de près de 560 millions d'euros d’Ebitda sur l’exercice 2026-2027.

L’atteinte de ces objectifs doit être alimentée par des acquisitions majeures. En 2022, LDC a réalisé les acquisitions de Matines (et son fonds de commerce) et Ovoteam (avec ses outils industriels) dans les œufs. Et en fin d'année 2023, le géant français de la volaille a fait main basse sur Indykpol, leader du marché de la dinde en Pologne, en vue "d'enrichir la gamme avec des produits frais, de la charcuterie et des produits élaborés à base de dinde".

Les cibles privilégiées par la direction de LDC sont des entreprises de 100 à 500 millions de chiffre d'affaires, avait indiqué la société en mai 2022 à nos confrères de Zone Bourse.