par Juliette Rouillon et Sophie Taylor
PARIS (Reuters) - Klépierre, foncière spécialisée dans les centres commerciaux en Europe, est activement engagée dans son programme de cessions d'un milliard d'euros d'actifs et serait disposée à dépasser cet objectif fixé à l'horizon mi-2010 si les conditions de marché le permettaient, ont déclaré ses dirigeants à Reuters.
Interrogé sur la possibilité de réaliser plus d'un milliard d'euros de cessions, Jean-Michel Gault, directeur général délégué, a répondu: "On pourrait éventuellement le faire."
"Cela dépendra des conditions de réinvestissement", a ajouté le président du directoire, Laurent Morel, lors d'une interview téléphonique accordée dans le cadre d'un sommet mondial sur l'immobilier d'entreprise organisé par Reuters.
"Nous avons gardé tout un tas d'opérations tout à fait remarquables dans notre musette et nous les mettrons en oeuvre quand nous estimerons que ce sera le bon moment", a-t-il dit, ajoutant que ces projets de nouveaux centres commerciaux se situaient notamment en Belgique, Scandinavie et Italie du Nord.
La foncière, qui vient de restructurer sa dette, n'est plus prise à la gorge et n'a donc pas besoin de brader ses actifs pour dégager des liquidités et rétablir ses ratios financiers.
"On est sur des transactions de marché. Ce ne seront pas des ventes 'distressed'. Elles seront cohérentes avec le marché", a souligné son directeur général délégué.
Klépierre, qui menaçait de rompre ses clauses de prêts bancaires ("covenants"), a annoncé la semaine dernière le refinancement de sa dette de 7,3 milliards d'euros avec sa maison mère et ses autres banques. Cette opération lui a permis de reporter ses échéances et assouplir ses contraintes bancaires tout en relevant le coût de sa dette de 4% à 4,25-4,29%.
CESSION DE BUREAUX ET DE COMMERCES À PARTS ÉGALES
Sur le milliard de cessions annoncées, Klépierre pense céder 500 millions d'euros de bureaux à Paris et autant de centres commerciaux, en France, en Espagne, en Italie ou en Scandinavie.
Fin 2008, Klépierre détenait un patrimoine de 14,8 milliards d'euros, dont 13,1 milliards de centres commerciaux, les bureaux (1,1 milliard) ne représentant qu'un peu plus de 7% du total.
Les prix des bureaux sont en baisse d'environ 10% au premier semestre et les loyers de bureaux ont diminué de 15 à 20% sur 12 mois, sans perspective d'amélioration d'ici la fin de l'année, a estimé Jean-Michel Gault, responsable des finances et du pôle bureaux.
En revanche, les loyers des centres commerciaux résistent très bien au ralentissement de la consommation jusqu'ici, a-t-il dit.
Dans ce contexte, si l'année 2009 se soldait pour la société foncière par un effritement de ses revenus, il serait "très modeste, très modeste", a souligné Laurent Morel.
En Espagne, où la consommation souffre, le patrimoine de Klépierre, composé aux deux tiers de petites galeries marchandes attachées à un hypermarché Carrefour, devrait "surperformer très largement l'ensemble du marché", a-t-il ajouté.
En Hongrie (4% du patrimoine), les commerçants font face à un recul de la chiffre d'affaires d'environ 10%, tandis qu'en Pologne et République Tchèque, la consommation reste forte.
Lors de la publication de son revenu trimestriel, le groupe avait annoncé que ses loyers pourraient stagner, voire reculer un peu en 2009, et que son cash-flow par action pourrait être en léger recul du fait de l'impact dilutif d'une augmentation de capital en novembre et du paiement du dividende en actions.
Le montant de ses loyers s'est élevé à 706,2 millions d'euros l'an dernier, dont 44% hors de France.
Le nouveau président du directoire juge que le marché britannique est l'un des marchés les plus touchés.
"Le marché britannique est durablement impacté pour l'activité de commerce. Je pense qu'il est encore surévalué."
Depuis le rachat de la foncière scandinave Steen & Strom en 2008, juste avant la tempête immobilière et financière, Klépierre, grand concurrent d'Unibail-Rodamco en France, a été fragilisée par un endettement jugé excessif.
En Bourse, l'action Klépierre a gagné 1,21% à 17,915 euros mercredi. Depuis le début de l'année, la foncière affiche un gain d'un peu plus de 1%, après avoir perdu près de 49% en 2008.
Juliette Rouillon, édité par Marc Angrand
Copyright (C) 2007-2009 Reuters
Recevez toutes les infos sur KLEPIERRE en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email