(BFM Bourse) - Encore un loupé pour Kering. Le numéro deux français du luxe n'est pas parvenu à faire main basse sur Tom Ford. C'est finalement le géant des cosmétiques Estée Lauder qui a raflé la mise. Une occasion ratée pour Kering de réduire sa dépendance à Gucci.
Kering ne sera finalement pas l'heureux propriétaire de Tom Ford. C'est finalement Estée Lauder qui a raflé la mise au nez et à la barbe du groupe de François-Henri Pinault. Le géant américain des cosmétiques annonce le rachat de Tom Ford sur la base d'une valeur d'entreprise de 2,8 milliards de dollars.
Pourtant, il y a encore une dizaine de jours, le propriétaire de Gucci était pressenti pour acquérir la marque du célèbre designer Tom Ford rapportait alors le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier.
Le spécialiste des cosmétiques a donc eu la préférence de Tom Ford. Le designer ayant déclaré dans un communiqué qu'Estée Lauder était "la maison idéale" pour sa marque éponyme fondée en 2005.
"Une occasion encore manquée"
"Une occasion encore manquée pour Kering" souligne TP Icap Midcap dans sa dernière note consacrée au spécialiste du luxe français. Le bureau d'études rappelle qu'il reste de nombreuses "maisons indépendantes de luxe possiblement en quête d’infrastructure et/ou de moyens", après les récentes prises de participation d’Exor dans Louboutin ou Shang Xia au-delà de la participation dans Ferrari ou encore la consolidation opérée par Capri Holding (Versace, Jimmy Choo, Michael Kors) ou Tapestry (Coach, Kate Spade & Stuart Weizman).
TP Icap Midcap envisage alors un rapprochement entre Richemont et Kering, deux entreprises qui, selon le bureau d'études "pourraient se compléter avantageusement". "La combinaison créerait un avantage d'échelle significatif et réduirait l'écart avec LVMH" ajoute TP Icap Midcap .
Gucci dépendance
Le rachat de Tom Ford se présentait alors comme une formidable opportunité pour Kering de muscler son portefeuille de marques dans son cœur de métier de la mode et maroquinerie à l'heure où Gucci est en perte de vitesse. Invest Securities rappelait dans une note que le rachat de Tom Ford serait même nécessaire pour Kering afin de compenser la perte de vitesse de sa marque emblématique Gucci "qui peine à se relancer face à des concurrents directs auxquels tout sourit mais dont rien ne dit qu’ils ne finiront pas eux-mêmes par connaître quelques revers de fortune".
"Kering doit non seulement pérenniser le succès de Gucci et réduire dans le même temps sa dépendance à la Maison Gucci en diversifiant son mix par le biais de développements internes et externes d’envergure pour justifier une réduction de la décote", rappelle de son côté TP Icap Midcap.
"La décote de 25% en valeur d'entreprise versus pairs est alimentée par l’absence de momentum à court terme versus comparables, la trop forte dépendance à Gucci (55% du chiffre d'affaires et 74% du résultat opérationnel courant), la polarisation sur le soft luxury, la sous-exposition en Amérique du Nord (27% du chiffre d'affaires 2021) et, les incertitudes liées à la Chine (30% du chiffre d'affaires) dont la moitié des ventes de Gucci réalisées en Asie-Pacifique" poursuit le bureau d'études.
En réaction à cette occasion manquée, l'action Kering se repliait de 2,1% à 535,7 euros vers 15h50.
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