(BFM Bourse) - Kering progresse à la Bourse de Paris ce vendredi. Selon le Wall Street Journal, le propriétaire de Gucci serait en négociations avancées pour s'offrir la marque du célèbre designer Tom Ford. A l'image des autres valeurs du luxe, Kering est également portée par de nouvelles rumeurs sur un éventuel assouplissement des mesures sanitaires en Chine.
Kering entend réaliser un gros coup. La société connue pour ses marques Gucci, Saint-Laurent ou encore Balenciaga serait en discussions avancées pour acquérir la marque de mode du célèbre designer Tom Ford, selon des informations du Wall Street Journal.
Pour l’instant, rien ne garantit que cette opération ira au bout, rapportent des sources proches du dossier. D’autres prétendants seraient sur les rangs pour s’offrir Tom Ford. Mais pour la Bourse de Paris l’opération est d’ores et déjà bouclée, le titre Kering rebondit de 4,1% à 489,60 euros vers 11h20. A l'image des autres valeurs du luxe, Kering est également portée par de nouvelles rumeurs sur un éventuel assouplissement des mesures sanitaires en Chine contre le Covid-19.
Le WSJ rappelle tout de même que le propriétaire de Gucci aurait été en concurrence frontale avec Estée Lauder cet été. Le groupe américain entendait encore rafler la mise courant août. Mais le géant des cosmétiques aurait jeté l’éponge en raison de la détérioration de ses performances financières. Estee Lauder a fait état début novembre d'une baisse de 5% de ses ventes et d'un bénéfice net par action en recul de 24% à l’issue de son premier trimestre. Les perspectives présentées ne sont guère mieux, le groupe américain table sur une nouvelle dégradation de ses performances au second trimestre avant un rebond en deuxième partie d'exercice.
Kering, candidat le mieux placé pour Tom Ford
De son côté, Kering a annoncé fin octobre une forte progression de ses ventes au troisième trimestre, lui permettant de dépasser les 5 milliards d’euros de revenus. "A ce stade, Kering serait ainsi le candidat le mieux placé pour reprendre les actifs de Tom Ford, même si la valorisation avancée pour la marque américaine paraît de prime abord élevée pour des ventes 2022 estimées qui pourraient se situer à près de 800 millions d’euros", remarque Invest Securities.
Cette opération de croissance externe est donc bien perçue par les analystes, dont RBC qui estime qu’une "telle acquisition serait positive pour Kering du fait de toute une série de raisons, même si l'opération ne serait pas transformatrice en termes de taille". De plus, Tom Ford jouit d’une bonne réputation, la marque étant "reconnue, avec un positionnement sur le haut de gamme", ajoutent les analystes de RBC.
Le rachat de Tom Ford sonnerait comme une formidable opportunité pour Kering de muscler son portefeuille de marques dans son cœur de métier de la mode et maroquinerie, "au moment où le groupe est pratiquement désendetté ce qui est contraire à sa stratégie financière même avec la remontée des taux d’intérêt", avancent les analystes d’Invest Securities.
RBC rappelle que Kering disposait d'une trésorerie de 5,8 milliards d'euros à la fin du premier semestre, un trésor de guerre qui pourrait aisément couvrir le rachat de Tom Ford. Le Wall Street Journal évoque pour sa part un prix d'acquisition qui se situerait au-delà de 3 milliards de dollars.
Réduire la "Gucci dépendance"
Pour Invest Securites, cette opération serait même nécessaire pour Kering afin de compenser la perte de vitesse de sa marque emblématique Gucci "qui peine à se relancer face à des concurrents directs auxquels tout sourit mais dont rien ne dit qu’ils ne finiront pas eux-mêmes par connaître quelques revers de fortune".
La balance aurait donc plus de chances de pencher en faveur de Kering compte tenu des liens étroits noués par le passé entre le géant du luxe français et le designer. "Tom Ford ayant été le directeur de la création de Gucci entre 1994 et 1999 avant d'être à la tête de la direction artistique de la Maison Yves Saint Laurent entre 1999 et 2004", rappellent les analystes de RBC.
"On notera enfin que pour Tom Ford revenir dans le giron de Kering serait en quelque sorte un retour aux sources d’un passé vieux de plus de 20 ans où le designer US avait avec Domenico de Sole forgé le succès de la marque Gucci, au point de s’attirer les convoitises de Bernard Arnault puis de François Pinault qui avait finalement raflé la mise", avance Invest Securities.
Le bureau d’études rappelle aussi qu’avec "la dérive du tandem Domenico de Sole/Tom Ford, Gucci n’avait pas eu d’autre solution que de s’en séparer". Dans ces conditions, le bureau d’études n’imagine pas Tom Ford autrement qu'à la tête de la marque qu’il a créée s’il était amené à reprendre du service chez Kering.
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