(BFM Bourse) - Le groupe de luxe a fait état jeudi soir d’une forte progression de ses ventes au troisième trimestre, lui permettant de dépasser les 5 milliards d’euros de revenus. Mais une croissance un peu plus faible que prévu chez sa griffe italienne grippe une nouvelle fois les investisseurs.
Si LVMH et Hermès ont brillé à la suite de la publication de leurs chiffres d’affaires trimestriels, Kering de son côté rate le coche.
L’ex-PPR chute de 4,4% à 449,15 euros vendredi à la Bourse de Paris, accusant la deuxième plus forte baisse d’un CAC 40 en net repli de 1,7% vers 10h45.
La performance globale du géant tricolore du luxe s’est avérée supérieure aux prévisions. De juillet à septembre, les revenus ont bondi de 23,1% en données publiées et de 14% en variation comparable sur un an, soit davantage qu’attendu par les analystes. Ces derniers tablaient en moyenne sur une progression de 12%, selon un consensus cité par Deutsche Bank.
Belle performance de Yves Saint Laurent
Mais le groupe a en revanche déçu au niveau de la croissance de sa marque phare, Gucci. La griffe italienne n’a vu ses ventes progresser que de 9% en données comparables, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 10% sur ces mêmes bases. Une petite déception, mais suffisante pour froisser un marché habitué à des publications étincelantes dans le secteur du luxe. D’autant que Gucci constitue la plus importante division du groupe tant en termes de rentabilité que de chiffre d’affaires. Deutsche Bank souligne que cette croissance moins forte que prévu est due à un ralentissement en Amérique du Nord et dans la Grande Chine.
"Encore une fois la contre-performance de Gucci vient éclipser l’excellente activité des autres maisons du groupe", soupire un analyste parisien. Yves Saint Laurent a ainsi connu une croissance impressionnante de 30% en données comparables au troisième trimestre tandis que Bottega Veneta a vu ses revenus progresser de 14%.
Une décote à résorber
La suite risque encore d’être compliquée pour la marque italienne. Deutsche Bank s’attend à ce que Gucci connaisse une fin d’année difficile, tablant sur un recul de 9% des ventes en données comparables au quatrième trimestre. Royal Bank of Canada anticipe un repli similaire de 10%. "Les ressorts de la croissance de Gucci seraient-ils durablement altérés ?", s’interroge même Invest Securities.
TP ICAP Midcap observe que le groupe dirigé par François Henri-Pinault accuse une décote boursière de 25% par rapport à ses comparables sur la base des bénéfices anticipés. "Kering doit non seulement pérenniser le succès de Gucci et réduire dans le même temps sa dépendance à la Maison Gucci en diversifiant son mix par le biais de développements internes et externes d’envergure pour justifier une réduction de [cette] décote", estime le bureau d’études.
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