(BFM Bourse) - Le spécialiste des stations de ravitaillement en hydrogène a dévoilé en fin de semaine dernière les résultats de sa levée de fonds destinée à accélérer son développement hors de France.
Hydrogen refueling solutions (HRS) s'offre un peu d'air financier. Le spécialiste des stations de ravitaillement a annoncé, vendredi 12 décembre après la clôture, avoir levé près de 8,5 millions d'euros dans le cadre d'une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription.
C'est un peu moins que prévu par HRS qui ambitionnait de lever environ 9 millions d'euros à l’occasion de cette opération annoncée le 20 novembre dernier visant à financer ses ambitions à l'international.
La structure de la levée de fonds comprenait des engagements de garantie de 2,8 millions d'euros et un engagement de souscription de 4 millions d'euros. Le prix par action nouvellement émise avait été fixé à 1,9 euro, traduisait une décote de 25% par rapport au cours prévalant avant l'annonce, soit 2,44 euros.
Au final, la souscription n'a été que partielle puisque la demande représenté 63,4% de l’opération initialement prévue, soit 5,7 millions d'euros. HRS a donc activé la carte des engagements de garantie, pour un montant donc, de 2,8 millions d'euros.
AllInvest Securities précise qu'à l’issue de l’opération, le fondateur Hassem Rachedi détient 63% du capital, contre 66,5%.
À la Bourse de Paris, l'action cède 6,6% vers 14h40 ce lundi 15 décembre, avant le réglement-livraison des actions nouvelles prévu le lendemain.
Un groupe à la croisée des chemins
Le groupe fondé en 2004 et introduit à la Bourse de Paris en février 2021 avait besoin de muscler sa structure financière pour nourrir ses grandes ambitions à l'international.
"L'opération permettra à HRS de renforcer ses fonds propres dans la continuité de l'assainissement des comptes réalisé sur l'exercice précédent, permettant ainsi de constituer une base solide pour l'ouverture d'une nouvelle phase", expliquait la société en novembre.
HRS a en effet été fragilisé par la perte de commandes importantes de gros clients à savoir Hype, GCK et Hopium pour un montant de 11,2 millions d'euros en 2024-2025.
Son titre porte d'ailleurs les traces de ces difficultés, perdant 45% en 2025 et a perdu plus de 90% par rapport son cours d’introduction de février 2021, qui avait été fixé à 25,30 euros.
L’arrivée sur la cote du spécialiste de l’hydrogène – secteur en vogue dans les récentes introductions à la Bourse de Paris – avait été accueillie avec enthousiasme par le marché ce qui avait permis de tutoyer les 50 euros avant de chuter depuis.
Les financements et les projets ont pris du retard et les acteurs, fragiles pour la plupart, ont mal encaissé le choc. La société compte donc redonner un second souffle à son activité en accélérant hors de France. À fin juin 2025, 67% des commandes provenaient de clients internationaux.
HRS s'est déjà ancré au Moyen-Orient, et plus précisément en Arabie Saoudite où il a installé en début d'année une première station de ravitaillement en hydrogène à Neom, la ville du futur d'Arabie Saoudite, dans le cadre d'un partenariat avec Enowa annoncé en juin 2024 pour développer un système de transport public à zéro émission carbone.
Cette initiative a été complétée par l’ouverture d’une filiale à Dubaï en octobre 2025, afin de capter une part importante des investissements régionaux dans l’hydrogène.
"Le Moyen-Orient s’affirme comme un futur hub (centre, NDLR) mondial de l’hydrogène, soutenu par des plans gouvernementaux, des coûts énergétiques compétitifs et des investissements capitalistiques massifs (Neom en Arabie saoudite, Émirats Arabes Unis, Qatar)", expliquait en novembre TP ICAP Midcap.
"Par ailleurs, une présence locale est clé pour sécuriser les premiers contrats structurants (stations heavy-duty/logistique, mobility hubs, flottes publiques), pour lesquels les barrières à l’entrée sont élevées en raison du niveau de capex, du climat extrême, et des exigences de fiabilité", ajoutait le bureau d'études, qui rappelle que cette implantation constituait une préparation ciblée pour capter rapidement des commandes structurantes.
En octobre, HRS abordait son exercice 2025-2026 avec un portefeuille commercial de 47 millions d'euros, qui devrait lui permettre d'atteindre un chiffre d'affaires en normes IFRS entre 25 millions d'euros et 35 millions d'euros. La société vise donc une forte progression de son chiffre d'affaires sur un an, par rapport à des revenus de 11,27 millions en 2024-2025.
La société vise aussi un résultat brut d'exploitation à l'équilibre à partir de 30 millions d'euros de revenus, mettant en avant son plan stratégique Apollo. Lancé en mai 2025, ce programme vise une réduction ciblée de 20% à 30% des coûts fixes, et un travail sur l'amélioration de la marge produit.
Après cette augmentation de capital, TP ICAP Midcap ajuste en conséquence son objectif de cours à 2,30 euros et maintient sa recommandation à l'achat. La conviction du bureau d'études est soutenue par le renforcement des fonds propres et la capacité à financer deux ambitions: expansion internationale (Moyen-Orient, Amérique du Nord) et la recherche et développement (IA pour maintenance prédictive, solutions hydrogène de secours pour datacenters).
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