(BFM Bourse) - Le sellier-maroquinier a enregistré une croissance de 9% à taux de changes constants au deuxième trimestre marquant une accélération par rapport aux trois premiers mois de l'année.
La saison des résultats s'avère pour difficile pour les groupes de luxe du CAC 40. LVMH a vu ses revenus reculer de 4% en données comparables au deuxième trimestre, lesté par un plongeon de 9% de sa division "mode et maroquinerie". Kering, de son, côté, a encore souffert, avec une chute de son chiffre d'affaires de 15% en données comparables, et de 25% pour sa marque phare Gucci.
Fidèle à sa réputation, Hermès, s'en tire bien mieux. Le groupe a publié ce mercredi 29 juillet l'ensemble de ses résultats du premier semestre, avec une amélioration de sa dynamique au deuxième trimestre.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Sur la période allant d'avril à fin juin, le sellier-maroquinier a généré des ventes de 3,91 milliards d'euros, en croissance de 9% en données comparables, après une progression de 7,2% sur les trois premiers mois de l'année.
Une croissance trop juste aux yeux du marché
Analyste chez Bernstein, Luca Solca remarque que cette croissance s'avère en ligne avec les attentes, puisque le consensus (la prévision moyenne des analystes) était calé à 8,8%.
Dans une note publiée avant l'ouverture du marché, UBS jugeait que le marché risquait d'être déçu.
Certes, la croissance de 9% en données comparables s'inscrit en ligne avec les attentes des analystes. Mais la banque suisse estime, sur la base de ses échanges avec les opérateurs de marché, que les investisseurs attendaient un chiffre proche de 10%. "Cela risque de ne pas être suffisant", conclut-elle.
In fine, la publication pourrait être "perçue de manière légèrement négative, alimentant les inquiétudes concernant une accélération (de la croissance, NDLR) au second semestre (par rapport à une hausse de 8% au premier semestre)", développe UBS.
À la Bourse de Paris, l'action Hermès perd effectivement 4% vers 10h15, ce mercredi, accusant la plus forte baisse du CAC 40.
Interrogé par les analystes au sujet d'une potentielle accélération de la croissance du groupe sur la seconde partie, le président de la gérance d'Hermès, Axel Dumas, a botté en touche.
Le dirigeant a toutefois assuré qu'il ne voyait pas à l'heure actuelle "de rupture de tendance".
D'autre part, Luca Solca note que la croissance de la société reste avant tout portée par la maroquinerie, qui a vu sa croissance accélérer, quand les vêtements et accessoires accuse au contraire un ralentissement de leur dynamique. Signe, selon Luca Solca, que "le marché reste difficile".
Une croissance de près de 15% au Japon
Par zone, seule l'Asie hors Japon (qui comprend la Chine) a montré une certaine faiblesse avec une progression des revenus limitée à 5,2% en données comparables. Cette région a toutefois enregistré une amélioration par rapport au premier trimestre (+3%).
La croissance est restée robuste dans les autres zones. En Europe, les ventes ont progressé de 9,1% en données comparables sur le trimestre.
La dynamique s'est affaissée en France, où les revenus de la société n'ont progressé que de 4,1% en données comparables. "Cela semble en grande partie dû à une diminution du nombre de touristes au cours des derniers mois", remarque Luca Solca.
Dans la zone "Amériques" elles ont augmenté de de 12,3% sur ces mêmes bases, tandis qu'au Japon les revenus ont grimpé de 14,7% en données comparables.
Contrairement aux autres groupes de luxe, Hermès a donc bénéficié d'une croissance vigoureuse au Japon. À titre de comparaison, LVMH a vu ses revenus chuter de 28% en données comparables au deuxième trimestre dans ce pays, Kering de 29%.
En raison de la faiblesse du yen, les touristes asiatiques, surtout chinois, ont voyagé dans l'archipel japonais au premier semestre 2024 car les achats de produits de luxe s'avéraient alors bien plus intéressants avec la chute de la devise nippone. Un an plus tard, les groupes de luxe ont fait face "à un renversement de ce qui s'est produit" en 2024, expliquait la semaine dernière la directrice financière de LVMH, Cécile Cabanis.
Hermès n'est pas affecté par ce phénomène. L'explication tient au fait que, sa clientèle dans ce pays reste avant tout domestique. Le directeur financier, Éric du Halgouët, avait estimé l'an passé que les revenus d'Hermès dans le pays étaient réalisés à 90% avec cette clientèle locale.
Sur l'ensemble du premier semestre, Hermès a dégagé des revenus de 8 milliards d'euros en hausse de 8,1% en données comparables.
Le résultat opérationnel a progressé de 5,6% à 3,33 milliards d'euros, traduisant une marge de 41,4% contre 42% un an plus tôt.
La rentabilité d'Hermès a dépassé les attentes car les analystes attendaient un taux de marge de 40,7%, selon Bernstein.
Le bénéfice net s'est par ailleurs établi à 2,25 milliards d'euros contre 2,37 milliards d'euros au premier semestre 2024.
Le résultat net de Hermès a été grevé par la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises en France. En excluant cet impact, le bénéfice du groupe aurait progressé de 6% sur un an, a indiqué la société.
Recevez toutes les infos sur HERMES INTL en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email