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GENFIT

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Genfit : Ipsen conclut un partenariat avec Genfit valorisant la biotech plus de deux fois son dernier cours

vendredi 17 décembre 2021 à 10h00
Ipsen conclut un partenariat avec Genfit

(BFM Bourse) - Ipsen et Genfit ont dévoilé vendredi un partenariat global par lequel la biotech lilloise accorde au groupe pharmaceutique les droits de sa molécule phare élafibranor, un traitement expérimental de la cholangite biliaire primitive. L'accord comprend un versement initial de 120 millions d'euros, et des paiements supplémentaires pouvant atteindre 360 millions d'euros. De plus, Ipsen va acquérir 8% du capital de Genfit via une augmentation de capital valorisant la société 350 millions d'euros.

Après avoir tiré un trait sur un investissement de plus d'un milliard de dollars consenti en 2019 pour mettre la main sur une molécule destinée à traiter une terrible maladie rare des os, Ipsen vient cette fois piocher dans le vivier des biotechs tricolores afin de garnir son portefeuille de projets dans les maladies rares. Avec le cancer et les neurosciences, les maladies rares représentent l'un des domaines dont le groupe a fait l'an dernier sa priorité, tandis que l'activité historique de santé familiale (à l'origine du Smecta) pourrait être cédée.

Ipsen a en effet conclu "un partenariat stratégique à long terme pour initier une collaboration globale" avec la société de biotechnologie nordiste Genfit, autour de l'élafibranor, aujourd'hui développée en tant que traitement d'une maladie rare du foie, la cholangite biliaire primivitve (CBP). Maladie rare donc, mais beaucoup moins que ne l'est la fibrodysplasie ossifiante progressive (FOP, ou "maladie de l'homme de pierre") que visait le palovarotène, cette molécule acquise à grand frais via le rachat de Clementia Pharmaceuticals. La prévalence de la CBP est de l'ordre de 1 à 5 cas pour 10.000 personnes selon Orphanet, quand la FOP affecte moins d'une personne pour 1 million.

Un premier versement de 120 millions d'euros pour Genfit

La cholangite biliaire primitive (autrefois appelée cirrhose biliaire primitive) est une maladie auto-immune chronique, au cours de laquelle les canaux biliaires du foie sont progressivement détruits, entraînant des lésions hépatiques et pouvant aboutir à la cirrhose. Le seul traitement a longtemps été est l'acide ursodésoxycholique (notamment Ursolvan, Delursan) mais ces dernières années de nouvelles options apparaissent, notamment pour les patients intolérants. Parmi celles-ci, l'élafibranor a obtenu le statut de "Breakthrough Therapy" de la part de la FDA après le succès d'une étude de phase 2. La molécule de Genfit est actuellement au stade final d'essais (phase 3), avec de premiers résultats attendus début 2023.

Concrètement, Ipsen obtient la licence exclusive pour développer, fabriquer et le cas échéant commercialiser l'élafibranor dans le monde entier à l'exception de la Chine, Hong Kong, Taïwan et Macao, où un groupe local, Terns Pharmaceuticals, a déjà acquis les droits. Le partenariat accorde également à Ipsen l’accès aux futurs programmes cliniques menés par Genfit. En rémunération, Ipsen va procéder à un premier versement de 120 millions d'euros en faveur de la biotech lilloise, ainsi que des paiements additionnels liés à l’atteinte d’étapes réglementaires et commerciales et liées aux ventes pouvant atteindre 360 millions d’euros (soit jusqu'à 480 millions d'euros au total). En cas de succès de mise sur le marché, Genfit percevra en outre des redevances échelonnées avec "un pourcentage à deux chiffres pouvant aller jusqu’à 20% des ventes".

Ipsen acquiert 8% du capital de Genfit

Pour affirmer son engagement sur le long terme dans le cadre de ce partenariat, Ipsen va également acquérir des actions Genfit nouvellement émises, représentant 8% du capital post-émission, via un investissement de 28 millions d’euros, devenant ainsi l’un des principaux actionnaires de la biotech. Cet investissement valorise donc le capital de Genfit 350 millions d'euros (environ 7 euros par action), à comparer à 137,31 euros de capitalisation jeudi en clôture.

L'annonce entraînait donc une forte revalorisation de Genfit, dont le cours bondissait de 46,53% à 4,48 euros vers 10h00 dans un volume colossal, représentant déjà vingt fois le montant des échanges quotidien ces derniers jours. Au contraire, le cours d'Ipsen reculait de 1,5% à 91,98 euros, le groupe ayant précisé que l'opération aurait un effet dilutif sur sa rentabilité à court terme, principalement en raison des dépenses liées à la R&D et à la préparation des lancements.

"Nous sommes ravis de nous associer à Ipsen en lançant cette collaboration stratégique qui s’inscrit sur le long terme, et dont l’objectif est l’accélération de notre croissance et la création de valeur pour nos actionnaires. Les capacités de développement d’Ipsen à l’échelle mondiale, son empreinte commerciale dans les zones géographiques clés, ainsi que ses nombreux succès dans la mise à disposition de traitements pour des populations de patients ayant des besoins médicaux non satisfaits en font le partenaire idéal pour Genfit", a indiqué le directeur général de la firme, Pascal Prigent.

Visibilité financière renforcée

"L’accord marquant annoncé aujourd’hui démontre notre capacité à faire progresser, en interne, des actifs prometteurs jusqu’aux stades de développement les plus avancés, et à en tirer une valeur significative. Si nous espérons avant tout que ce partenariat avec Ipsen puisse avoir un impact significatif sur la vie des millions de patients souffrant de maladies graves du foie, nous gardons également à l’esprit qu’il s’agit aussi d’une étape importante pour nos actionnaires, qui reconnaîtront l’intérêt du modèle de collaboration mis en place. Le produit de la transaction renforce en effet la visibilité financière de Genfit à long terme, permettant notamment de financer l’expansion de notre portefeuille produits. Il créé également de l’optionalité pour des acquisitions ciblées, comme en témoigne l’autre annonce faite ce jour concernant l’acquisition de droits pour une nouvelle molécule", a ajouté le dirigeant.

En effet, Genfit met déjà à profit la nouvelle manne dont bénéficie l'entreprise en acquérant elle-même les droits d'une nouvelle molécule, toujours dans le domaine des maladies rares du foie. Il s'agit d'un composé développé par la biotech marseillaise (non cotée) Genoscience Pharma, désigné GNS561, visant le cholangiocarcinome, un cancer des voies biliaires représentant environ 3% des tumeurs gastrointestinales. Ce composé, inhibiteur de l'enzyme PPT1 bloquant l’autophagie, a déjà fait l'objet d'un premier essai clinique (phase 1b). Selon cet accord, Genfit versera à Genoscience Pharma des paiements d’étapes cliniques et réglementaires et le cas échéant des redevances sur les ventes, la première échéance étant conditionnée à l'obtention de résultats positifs pour l’essai clinique de phase 2. Genfit s’engage également à une prise de participation au capital de Genoscience Pharma à hauteur de 3 millions d'euros.

"Le rationnel scientifique, couplé aux données précliniques et cliniques soutiennent le développement à venir du produit, et notre objectif est de démarrer un programme de Phase 2 au premier semestre 2022. Nous pensons que le mécanisme d’action de GNS561 est très prometteur. Au regard du contexte actuel, de la norme de soin et de l’absence d’options thérapeutiques commercialisées, et en s’appuyant sur l’opinion des KOLs, nous discuterons avec les agences réglementaires pour évaluer les possibilités d’approbation accélérée après la Phase 2", a expliqué Pascal Prigent.

Guillaume Bayre - ©2025 BFM Bourse
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