(BFM Bourse) - Deutsche Bank a relevé ce mardi son conseil de "conserver" à "acheter" sur l'action du spécialiste des jeux d'argent et de hasard, alors que Bernstein a, de son côté, initié son suivi à "surperformance".
Le temps serait-il venu de miser à nouveau sur FDJ? Deutsche Bank répond en tout cas par l'affirmative ce mardi. L'établissement allemand est passé de "conserver" à "acheter" sur l'action du groupe de jeux d'argent et de hasard, introduit en Bourse en 2019. La banque a également relevé son objectif de cours à 38 euros contre 42 euros auparavant.
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Le changement d'opinion de Deutsche Bank est motivé par le rachat du groupe suédois Kindred, propriétaire d'Unibet, par FDJ. Annoncée en janvier 2024 pour une valeur d'entreprise de 2,6 milliards d'euros, cette opération a été appréciée par le marché. La transaction doit permettre à FDJ d'accélérer à la fois son internationalisation et la numérisation de son activité, avec par ailleurs un impact relutif (positif) sur son bénéfice net de plus de 10%. Le bureau d'études Oddo BHF tablait par ailleurs sur des synergies annuelles de 80 millions d'euros environ.
Deutsche Bank remarque, mardi, que dans le secteur de jeux d'argent en ligne, les sociétés ayant acquis d'autres groupes ont enregistré une hausse significative de leurs bénéfices. Le rachat de Kindred par FDJ se fait quelque peu "au ralenti" pour la banque, le groupe n'ayant pas encore obtenu le feu vert de l'Autorité de la concurrence en France. Mais l'établissement allemand s'attend à ce que le processus soit achevé à la mi-novembre.
A la Bourse de Paris, le titre FDJ grimpe, prenant 2,2% vers 12h10. Au-delà de la séance du jour, l'action reprend 14,3% sur trois mois, surperformant largement son indice de référence, le SBF 120 (-4% sur la période).
Une hausse du cours qui ne doit rien au hasard
Le changement de recommandation de Deutsche Bank ne constitue que le dernier catalyseur d'une belle série pour FDJ.
Le groupe a notamment publié des résultats semestriels qui avaient été bien reçus par le marché (l'action a pris 8,2% dans la foulée de parution de ses comptes). L'activité supérieure aux attentes avaient notamment bénéficié des nombreux paris ratés des joueurs durant l'Euro 2024 de football.
La direction a également fait preuve d'un certain optimisme concernant la décision de la Commission européenne, qui a ouvert une enquête en juillet 2021 sur l'attribution des droits exclusifs à FDJ sur la loterie physique et en ligne, et sur les paris sportifs physiques. Ces droits ont été octroyés par le gouvernement à la société sur une durée de 25 ans en échanges de 380 millions d'euros.
La Commission européenne cherche à savoir si cette opération, effectuée dans le cadre de la privatisation du groupe, n'a pas procuré un avantage indu à la société. Le verdict de la Commission européenne tarde depuis à venir, ce qui a empêché l'action FDJ de décoller. Le marché redoute qu'il se traduise par un important complément de prix pour le groupe (la banque Citi évoquait pus de 1,5 milliard d'euros en 2022).
Mais fin juillet la direction de la société a indiqué "rester confiante" et espérer "une décision avant le changement d'équipe au sein de la Commission européenne qui interviendrait d'ici la fin de l'année".
Bernstein est confiant
Quelques jours avant la publication des résultats de la société, Berstein avait initié sa couverture à "surperformance" sur l'action.
La banque mettait en valeur différents avantages proposés par la valeur, notamment sa faible exposition aux risques macroéconomiques, son bon bilan en matière d'innovation et de développement dans le numérique et sa récente internationalisation dans le jeu en ligne permise donc par le rachat de Kindred.
Certes des risques de modifications de la régulation existent aux Pays-Bas, premier pays de Kindred avec 20% de ses revenus, mais FDJ a l'habitude justement de naviguer au travers de ces risques et de discuter avec les régulateurs, fait valoir Bernstein, qui juge que ce sujet fait partie "de l'ADN" de FDJ. Et l'opération en vaut la chandelle. Même si FDJ venait à quitter l'activité de casinos en ligne aux Pays-Bas, sur laquelle les risques se concentrent, la transaction entraînerait toujours une relution de 8% du bénéfice.
Et, concernant le potentiel verdict de la part de la Commission européenne, Bernstein a décidé de ne pas intégrer l'impact de complément de prix dans son modèle, ce qui montre que l'intermédiaire financier est optimiste quant à la décision de Bruxelles. D'autant que le Conseil d'Etat avait jugé en en avril 2023 que les droits exclusifs étaient conformes au droit européen. Mais dans le cas où Bruxelles rendrait quand même une décision défavorable pour FDJ, Bernstein estime que ce complément de prix atteindrait au maximum 368 millions d'euros, loin des 1,5 milliard d'euros évoqués par Citi en 2022.
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