(BFM Bourse) - L'opérateur de jeux d'argent a pré-publié ses résultats annuels, qui ressortent supérieurs aux attentes. La société a surtout précisé les impacts de la hausse des prélèvements sur les jeux d'argents contenue dans le Budget de la Sécu 2025. Mais le marché avait déjà intégré ce tour de vis.

C'est un avertissement qui est bien digéré par le marché. Vendredi 14 février, après la clôture du marché parisien, FDJ a prépublié ses résultats annuels et a précisé les impacts attendus de plusieurs mesures contenues dans le projet loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Ce projet de loi est actuellement discuté en deuxième lecture au Sénat. Le texte comporte une hausse des prélèvements sur différents types de jeux d'argent et entend créer une contribution assise sur les dépenses publicitaires et promotionnelles relatives à ces jeux.

Le taux de CSG sur les jeux lotos, Euromillions, ainsi que sur les autres jeux de tirages et sur les jeux instantanés passera de 6,2% à 7,2% du produit brut des jeux (PBJ). Pour rappel, ce produit correspond tout simplement aux mises des joueurs diminuées des gains qui leur sont redistribués.

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Hausse de la fiscalité

Pour les paris sportifs, le taux passera de 6,6% à 7,6% du PBJ pour les ventes en boutiques et de 10,6% à 15% sur internet. Pour le poker en ligne, le taux de prélèvements publics atteindra 10% contre 0,2% auparavant.

La taxe sur les dépenses publicitaires des jeux d'argent atteindra, elle, 15%.

Ces mesures doivent entrer en vigueur au 1er juillet 2025. En l'état, FDJ estime que l'ensemble des hausses de prélèvements grèvera son résultat brut d'exploitation (Ebitda) courant à hauteur de 45 millions sur l'exercice 2025 et de 90 millions d'euros sur une année pleine.

FDJ indique avoir "commencé à mettre en place des mesures dont l’effet graduel vise à compenser pleinement l’impact de cette augmentation fiscale dès 2027".

Toutefois, le marché n'est pas surpris. À la Bourse de Paris, l'action FDJ s'adjuge 3% à 36,86 euros ce lundi après-midi, signant l'une des plus fortes hausses du SBF 120.

"L’impact de la nouvelle fiscalité en France est certes significatif pour FDJ, mais devrait être absorbé au cours des prochaines années et nous semble déjà intégré au moins partiellement dans le cours de Bourse", a commenté Oddo BHF dans une note.

Résultats au-dessus des attentes

Les investisseurs avaient effectivement en tête depuis plusieurs mois cette épée de Damoclès.

Depuis début octobre, des informations de presse indiquaient que l'exécutif comptait alourdir les prélèvements sur les jeux d'argents dans le texte budgétaire. In fine, la hausse de la CSG sur les jeux de loterie s'avère d'ailleurs un peu moins importante que ne laissaient présager ces articles.

In fine, la Bourse semble davantage se concentrer sur les résultats partiels 2024 livrés par la société. FDJ a annoncé que, sur l'ensemble de l'année dernière, son chiffre d'affaires avait atteint 3,065 milliards d'euros, en hausse de 17% sur un an.

Cette progression intègre un impact périmètre significatif lié au rachat du suédois Kindred, le propriétaire d'Unibet. Cette opération transformante a été finalisée mi-octobre. En excluant cet effet, les revenus de FDJ ont progressé de 10% en 2024 et de 6% sur les seules activités de jeux en France.

En dehors des revenus, l'Ebitda courant de l'entreprise a progressé de 21% en 2024 pour atteindre 792 millions d'euros et une marge correspondante de 25,8%. En 2023, cette marge s'était établie à 25,1%.

Oddo BHF attendait des revenus plus faibles que ce soit avec ou sans l'intégration de Kindred. Quant à l'Ebitda courant, le chiffre annoncé par la société ressort 4% au-dessus des attentes du courtier. Oddo BHF qualifie ainsi de "bons" les résultats pré-publiés par FDJ.

L'entreprise livrera ses résultats complets ainsi que ses perspectives 2025 le 6 mars prochain.