(BFM Bourse) - L'opérateur des jeux d'argent a enregistré une croissance de 6,5% de ses revenus l'an passé permettant à son bénéfice net de progresser de plus de 38%. Le groupe table sur une croissance de 5% en 2024, année qui sera marquée par de nombreux évènements sportifs.
L'exercice 2023 a été particulièrement lucratif pour la Française des Jeux (FDJ). L'opérateur de jeux d'argent et de hasard a nettement augmenté son bénéfice et soigné sa rentabilité.
Le produit brut des jeux (PBJ), c'est-à-dire les mises diminuées des gains restitués aux joueurs, a augmenté de 2,8% à 6,7 milliards d'euros, tandis le produit net des jeux (le PBJ moins les prélèvements publics) a crû de 3,9% à 2,48 milliards d'euros.
Le groupe dirigé par Stéphane Pallez a vu ses revenus croître de 6,5% en donnés publiées et de 2,8% hors effets de périmètre à 2,62 milliards d'euros.
Si la croissance de la loterie a été limitée l'an passé, avec une progression de 1,1% en données comparables, les paris sportifs et les jeux en ligne ont, eux, connu une hausse de leurs revenus de 8,4%.
Une marge en hausse
"Cette performance repose sur un marché des paris sportifs toujours porteur qui a notamment bénéficié de la dynamique induite par la Coupe du Monde de football de la FIFA fin 2022. (…) La progression du chiffre d’affaires s’explique également par la première consolidation de Zeturf (opérateur de paris hippiques, NDLR) au quatrième trimestre et des résultats sportifs favorables à l’opérateur, en particulier pendant la Ligue des Champions et la Ligue 1", a indiqué l'entreprise dans un communiqué.
Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) courant a progressé de 11,3% sur un an à 657 millions d'euros, traduisant une marge de 25,1% contre 24% en 2022.
Ce niveau de rentabilité "tient compte du niveau exceptionnel de résultats sportifs favorables à l’opérateur en fin d’année et d’une reprise de provisions relatives à des litiges avec d’anciens courtiers-mandataires. Sans ces éléments, le taux de marge ressortirait à 24,3%", a précisé FDJ. Le bénéfice a progressé de 38,1% à 425 millions d'euros.
Cette meilleure rentabilité permet à la société d'augmenter significativement son dividende qui passe à 1,78 euro par action au titre de l'exercice 2023, contre 1,37 euro pour l'exercice précédent.
Pour l'année en cours, FDJ table sur une croissance de ses revenus de paris sportifs, loterie et jeux en ligne de l'ordre de 5%. "Avec la contribution des autres activités (international, paiement & services), la croissance du chiffre d’affaires du groupe serait de l’ordre de 8%", ajoute la société. FDJ anticipe également une marge d'Ebitda courant de 24,5%.
"Sur les paris sportifs et jeux en ligne en concurrence, l’exercice 2024 sera marqué par de nombreux événements sportifs importants (Coupe d’Afrique des nations, UEFA Euro 2024, Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024", note la société.
"Le niveau de marge élevé enregistré par l’opérateur sur les paris sportifs en 2023 ne semble pas pouvoir être reconduit sur l’exercice 2024", a également prévenu FDJ.
A la Bourse de Paris, l'action FDJ prend 1% en début de séance. "FDJ a publié ce matin des résultats solides, conformes aux attentes au niveau du chiffre d'affaires et de l'EBITDA", résume Stifel
Le bureau d'étude note aussi que le bénéfice net a dépassé les attentes, que la génération de cash a été "robuste" à 586 millions d'euros et que les prévisions pour 2024 sont en ligne avec les attentes.
Rien de neuf du côté de Bruxelles
FDJ n'a pas donné dans son communiqué de nouvelles indications sur l'enquête de la Commission européenne sur les droits exclusifs.
Dans le cadre de sa privatisation, FDJ a versé en 2020 une soulte de 380 millions d'euros à l'Etat français afin de conserver ses droits exclusifs sur la loterie physique et en ligne, ainsi que sur les paris sportifs en points de vente pendant une période de 25 ans. La société détenait auparavant ces droits, qui représentent environ 95% de ses mises, pour une durée illimitée.
La Commission européenne a ouvert en juillet 2021 une enquête pour savoir si cette mesure ne procurait pas un avantage économique indu à la société. Bruxelles a ensuite envoyé en décembre 2021 une lettre à la France dans laquelle elle considérait provisoirement que la rémunération de 380 millions d'euros "sembl[ait] substantiellement inférieure à un prix qui pourrait être considéré comme un prix de marché". "Aussi, un avantage au profit de la FDJ semble être présent à ce stade", notait aussi la Commission.
Depuis, plus de signe de vie, avec aucun calendrier communiqué par la Commission. Or cette enquête fait planer une menace sur l'action, c'est-à-dire le versement d'un complément de prix. En 2022 la banque Citi évoquait plus de 1,5 milliard d'euros tandis que l'analyste de Société Générale, Sabrina Blanc, était plus mesurée évoquant "dans le pire des scénarios" un chiffre de 1,1 milliard d'euros.
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