(BFM Bourse) - Le spécialiste des tests en laboratoires a répondu à l'attaque du vendeur à découvert, assurant que ses allégations sont partiales, trompeuses ou inexactes.
Eurofins lance la contre-offensive. Le spécialistes des analyses pharmaceutiques, alimentaires et environnementales a plongé lundi de 16,15% en Bourse à la suite de l'attaque d'un vendeur à découvert, Muddy Waters.
Dans un rapport au vitriol destiné à convaincre les investisseurs de vendre le titre, Muddy Waters livrait plusieurs accusations. La société de recherche de Carson Block dénonçait une entreprise "optimisée pour la malversation".
Muddy Waters estimait que le fondateur, directeur général et actionnaire de contrôle d'Eurofins, Gilles Martin, se constituait un patrimoine immobilier en "siphonnant" l'argent de la société. Le vendeur à découvert mettait également en cause la sincérité du cash de la société, s'étonnait de voir un revenu par employé aussi élevé chez Eurofins par rapport aux autres sociétés des TIC (tests, inspections, certifications) et soulevait également des doutes sur la politique d'acquisitions de la société.
Dans une première réponse mardi matin, Eurofins a balayé les accusations de Muddy Waters. "Eurofins estime que l'ensemble des allégations (contenues dans le rapport de Muddy Waters, NDLR) et des insinuations sont soit inexactes, soit non pertinentes, soit partiales, soit trompeuses", fait valoir la société.
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Une comparaison qui ne vaudrait pas raison
"Le rapport de Muddy Waters contient des affirmations si manifestement fausses ou trompeuses qu'il semble à première vue provenir d'une personne n'ayant aucune expérience d'Eurofins, de son secteur ou de son histoire et qui a fait preuve d'une grande négligence dans ses recherches", a cinglé Gilles Martin, cité dans un communiqué.
Eurofins affirme notamment que Muddy Waters se trompe quand il accuse la société de compter en double certains éléments de cash, oubliant que les transactions internes entre deux sociétés du groupe s'éliminent dans les comptes consolidés.
La société bat également en brèche le fait que Muddy Waters l'accuse d'utiliser des feuilles de calcul (des documents excel) pour son contrôle interne qui serait selon le vendeur à découvert "bien léger" alors que l'entreprise assure s'appuyer sur des "technologies reconnues" telles que Microsoft Dynamics, ou IBM Cognos.
Eurofins pointe également la comparaison selon elle erronée de Muddy Waters avec d'autres groupes du secteur des TIC, le vendeur à découvert s'étant étonné de voir des revenus et des coûts par employés si élevés par rapport aux autres sociétés du secteur.
Le groupe du CAC 40 explique que le vendeur à découvert élude à la fois les différences de mix géographique, les autres sociétés du secteur ayant une exposition plus forte à la Chine, ainsi que certaines "différences fondamentales". Par exemple, contrairement à d'autres groupes, Eurofins n'effectue que des tests, et pas des inspections et des certifications, des activités plus intensives en capital humain (avec donc moins de revenus par employé). De plus, les tests nécessitent une main d'œuvre très qualifiée et la société est focalisée sur des activités scientifiquement très avancées, fait valoir Eurofins.
Le groupe explique qu'il livrera des "réfutations plus détaillées en temps voulu". "L'entreprise est totalement confiante dans l'intégrité de ses comptes, de ses performances opérationnelles, de ses contrôles internes et de sa gestion des risques", ajoute Eurofins. Le groupe va travailler avec Deloitte pour préparer une analyse approfondie.
Après avoir riposté, Eurofins reprend un tout petit peu de poil de la bête en Bourse. L'action s'adjuge 4,4% en début de séance à Paris ce mardi.
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