(BFM Bourse) - Le géant de l'optique est l'un des derniers représentants du CAC 40 à n'avoir encore donné aucune indication sur sa performance 2021. Dans l'attente de sa publication annuelle, Midcap Partners a mis sur le coup son équipe "No BlaBla" et conclut que le consensus actuel risque bien d'être dépassé...
Au sein de Midcap Partners, banque d'investissement française spécialiste des petites et moyennes capitalisation, la paternité du projet "No BlaBla" revient à Lionel André, à l'époque "vendeur actions" et aujourd'hui responsable du développement de la firme. Sa conviction: la masse des informations publiquement disponibles ("open data", en provenances des douanes aussi bien que de Google Trends, Eurostat, Insee, Banque de France, RTE, Météo France, OCDE, etc.) est devenu tellement importante qu'elle contient forcément les indices permettant de modéliser et prédire le chiffre d'affaires de différentes entreprises. A condition de savoir les trouver...
Entouré d'une équipe de "data scientists", il a donc mis en place ce projet visant à exploiter les sources de manière systématique, identifier les données les plus pertinentes, les trier et vérifier la corrélation des indicateurs avec les revenus effectifs. Par exemple, l'équipe avait déterminé une corrélation de 89% entre la croissance des revenus d'Iliad et la popularité de la recherche "Free" dans Google Trends: en l'absence de boutiques physiques, les souscriptions se font en ligne. Souvent plus complexe évidemment que dans cet exemple où le lient était presque direct, ce travail allant de la récupération ("scrapping" et "text mining") à l'analyse de données, en passant par leur organisation et leur traitement, le tout à grand renfort de programmation R (le langage destiné aux statistiques et à la science des données), a abouti au No BlaBla. Rubrique à travers laquelle Midcap Partners adresse à ses clients, sans baratin inutile, des projections chiffrées sur les revenus des sociétés cotées qui les intéressent.
Dans une note récente, le bureau d'études de Midcap a lancé sa moulinette sur le leader mondial des lentilles ophtalmiques, montures et lunettes de soleil, EssilorLuxottica, qui publie son chiffre d'affaires et ses résultats le 11 mars prochain. "Pour construire notre indice, nous nous sommes intéressés aux flux mondiaux de verres optiques afin de représenter le marché d’Essilor. Concernant Luxottica, nous avons observé les exportations italiennes de montures et de lunettes solaires", explique Sami Benjelloun.
Cet indice suggère une croissance élevée de +29,3% au quatrième trimestre (+22% en octobre, +24,7% en novembre et +47% en décembre), ce qui semble confirmé également par la forte progression des flux douaniers d’articles de lunetterie. Or, à l'heure actuelle les 15 analystes suivant EssilorLuxottica anticipent, en moyenne, un chiffre d'affaires de 5,017 milliards d'euros pour les trois derniers mois de 2021 (portant à 19,285 milliards le total annuel), soit une croissance de 22% "seulement" sur la fin de l'année. Ainsi, selon les recherches de Midcap Partners (qui revendique une corrélation de 99% avec son indicateur dans le cas de l'opticien), la croissance du groupe pourrait bien dépasser de près de 8 points les attentes actuelles du consensus.

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