(BFM Bourse) - La fusion des deux groupes est mise à mal par de fortes dissensions au plus haut niveau de l'entreprise. Mais un dialogue est ouvert entre les camps français et italien pour trouver un accord avant la prochaine assemblée générale.
Un "dialogue" est en cours entre Luxottica et Essilor pour rechercher, après des semaines de tensions, un accord avant l'assemblée générale des actionnaires d'EssilorLuxottica de jeudi prochain, a indiqué vendredi à l'AFP une source proche du dossier. "Il y a un dialogue en cours avant l'assemblée. C'est quelque chose d'ouvert. On ne sait pas encore si un accord sera trouvé", a expliqué cette source. Une information saluée par les marchés, l'action EssilorLuxottica reprenant vendredi 3,82% à 110,05 euros vers 17h.
Le géant mondial de l'optique EssilorLuxottica, né en octobre de la fusion de l'entreprise française Essilor et de l'italienne Luxottica, est fragilisé par de vives tensions entre le PDG et premier actionnaire du groupe, Leonardo Del Vecchio, et son vice-PDG délégué, Hubert Sagnières.
La proposition pour parvenir à cet "accord de paix" est de donner davantage de pouvoirs à Francesco Milleri, le directeur général de Luxottica, et à Laurent Vacherot, le directeur général d'Essilor, a expliqué la source, confirmant des informations des quotidiens La Repubblica et Financial Times.
Plus besoin de changer de conseil d'administration en cas d'accord
"Ceci permettrait de dépasser les problèmes. Si un accord était trouvé avant l'assemblée, cela permettrait que les résolutions des fonds soient suspendues", a-t-elle ajouté. Plusieurs fonds actionnaires ont décidé de soumettre des résolutions pour nommer des personnalités neutres au sein du conseil d'administration, divisé entre les camps français et italien.
"Si les deux entreprises n'étaient plus en conflit, il n'y aurait plus besoin de changer le conseil d'administration", a expliqué la source proche du dossier. Elle a précisé que participait à ce dialogue Frank Gentin, qui a été désigné fin avril par le tribunal de commerce de Paris comme mandataire ad hoc d'EssilorLuxottica pour tenter de trouver une issue à la crise.
Contactés par l'AFP, Luxottica s'est refusé à tout commentaire sur ces "spéculations", et des porte-parole d'Essilor n'avaient pas donné suite dans l'immédiat.
Un climat délétère depuis mars
MM. Del Vecchio et Sagnières se sont accusés mutuellement ces dernières semaines de vouloir prendre le contrôle des opérations et de violer ainsi les accords signés préalablement à la fusion. Le conseil d'administration d'EssilorLuxottica se retrouve paralysé par cette lutte de pouvoir, étant donné qu'il est composé de huit administrateurs désignés par la partie française et huit autres par la partie italienne.
Fin mars, Delfin, la holding de M. Del Vecchio qui détient 32% du capital du groupe, a entamé une procédure d'arbitrage devant la Chambre de commerce internationale en vue de "faire constater les violations" des accords par M. Sagnières et EssilorLuxottica "sous son impulsion".
Le camp Essilor a répliqué le mois dernier en saisissant le tribunal de commerce de Paris, lequel a désigné son propre ancien président, M. Gentin, pour jouer les médiateurs et organiser la défense d'EssilorLuxottica dans cet arbitrage.
(Avec AFP)
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