(BFM Bourse) - Le groupe minier a dévoilé des résultats en baisse, mais parvient à rester bénéficiaire en 2024 dans un contexte de marché difficile.

L'année 2024 n'a pas été de tout repos pour Eramet. En octobre, le groupe minier avait passé un retentissant avertissement sur ses objectifs annuels de production de manganèse au Gabon et de nickel en Indonésie. Le groupe avait alors cité une dégradation de la demande en Chine, et des problèmes administratifs en Indonésie.

Sans surprise, ces vents contraires sur la production ont pesé sur les résultats d'Eramet. La société a précisé que ses indicateurs clés de performance excluaient désormais la Société Le Nickel (SLN), car l'entité calédonienne n'a plus d'impact sur sa performance financière et économique.

Plus exactement, les sorties de cash liées à l'activité de cette société (et la dette) sont désormais prises en charge par l'État. Eramet continue toutefois d'intégrer, sur un plan purement comptable, les pertes de SLN au niveau de son résultat net consolidé.

Au titre de 2024, le groupe a dévoilé un chiffre d'affaires ajusté en baisse de 7% à 3,377 milliards d'euros, qui comprend un effet prix négatif (-3%) du fait de la baisse des prix des activités nickel et sables minéralisés.

Du mieux sur le manganèse

Du côté du résultat brut d'exploitation (Ebitda) ajusté, celui-ci ressort à 814 millions d'euros, et se replie de 11% sur un an. Dans le détail, la groupe a limité la casse grâce à une bonne performance de l'activité manganèse, sa division principale, qui a vu son Ebitda progresser de 13% sur un an à 338 millions d'euros. Pourtant, Eramet a essuyé une dégringolade des cours à partir de septembre et l’arrêt de production décidé en octobre en Indonésie, rappelle Oddo BHF.

En ce qui concerne le résultat net, Eramet est parvenu à le maintenir en territoire positif alors qu'à fin juin 2024, le groupe avait essuyé sa première perte semestrielle depuis 2020. Il s'établit à 14 millions d'euros, et chute de 87% par rapport aux 109 millions d'euros dévoilés au titre de 2023. Et en ne tenant pas compte des pertes liées à SLN, le bénéfice net part du groupe se hisse à 144 millions d'euros, mais reste en baisse, de 60% par rapport à l'exercice précédent.

La bonne surprise sur le dividende

Du côté du dividende, Eramet a décidé de maintenir son coupon au même niveau qu'en 2023 malgré la baisse des résultats. Le groupe prévoit de verser un dividende de 1,5 euro par action au titre de l'année 2024. Ce qui constitue "une bonne surprise" pour Oddo BHF qui note que le groupe a publié des résultats 2024 rassurants et globalement en ligne avec les attentes.

À la Bourse de Paris, les investisseurs partagent l'avis du bureau d'études. Le titre progresse de 8%, vers 12h40 et figure parmi les plus fortes hausses du SBF 120, ce jeudi 20 février en compagnie d'Imerys, qui de son côté profite de spéculations sur une éventuelle sortie de cote.

Concernant les perspectives 2025, Eramet reste prudent dans la mesure où le groupe dit évoluer dans un environnement de marché instable, et notamment celui de l’acier en Chine. Cette prudence a conduit la société à ne pas communiquer sur son objectif d’Ebitda, "un choix sans doute pertinent vu la volatilité des cours des matières premières", note le bureau d'études.

Dans ce contexte difficile, le groupe entend se concentrer sur "la productivité de ses opérations avec des gains attendus supérieurs à ceux de 2024". Eramet a aussi communiqué sur ses objectifs de production qui s'avèrent "conformes aux attentes" du bureau d'études.

"Cette publication témoigne de la résilience du groupe dans un contexte très difficile. Nous ne devrions pas modifier substantiellement nos hypothèses opérationnelles mais le rebond des prix observés depuis le début d’année sur le manganèse (minerai et alliages) pourrait permettre une légère hausse du consensus", avance Oddo BHF qui maintient sa recommandation à "surperformance" et son objectif de cours de 87 euros sur Eramet.