(BFM Bourse) - Le leader mondial des maisons de retraite subit une très forte pression en Bourse, après la sortie d'un livre portant de lourdes accusations contre le groupe.
La chute d'Orpea se poursuit. Après pratiquement 24h de suspension de cotation, l'action du groupe de maisons de retraite chutait encore de 28,88% mardi vers 13h pour atteindre 49,27 euros. Cette dégringolade s'ajoute à celle de lundi (-16%) avant que le titre ne soit suspendu de cotation à la demande du groupe, et ramène le cours à un niveau inédit depuis 2014.
Cette tempête boursière a été déclenchée par la sortie, demain chez Fayard, d'un ouvrage intitulé "Les fossoyeurs" promettant des "révélations sur le système qui maltraite nos aînés". L'auteur, Victor Castanet, indique sur son site que "depuis trois ans, tout mon temps est dédié à la réalisation d’une enquête consacrée au leader mondial des Ehpad et des cliniques. C’est le travail le plus important de ma carrière. Grâce à plus de 250 témoins et à de nombreux documents, j’ai pu remonter aux origines de la maltraitance et mettre au jour un système organisé destructeur qui profite des failles du système de santé français".
Des accusations "mensongères" selon Orpea
"Truffé de révélations spectaculaires, ce récit haletant et émouvant met au jour de multiples dérives et révèle un vaste réseau d’influence, bien loin du dévouement des équipes d’aidants et de soignants, majoritairement attachées au soutien des plus fragiles. Personnes âgées maltraitées, salariés malmenés, acrobaties comptables, argent public dilapidé… Nous sommes tous concernés", indique l'éditeur, Fayard.
De son côté, dans un communiqué publié lundi, Orpea fustige des éléments "polémiques et agressifs", qui "montrent une volonté manifeste de nuire". Aussi, "nous contestons formellement l’ensemble de ces accusations que nous considérons comme mensongères, outrageantes et préjudiciables", ajoute le groupe. Orpea indique néanmoins ne pas disposer du livre à ce jour. La société affirme par ailleurs avoir déjà saisi ses avocats "pour y donner toutes les suites, y compris sur le plan judiciaire, afin de rétablir la vérité des faits et défendre son honneur ainsi que celui de ses collaborateurs".
Du côté des analystes financiers, l'évènement entraîne des lectures divergentes. Oddo BHF ce matin a suspendu son opinion positive du dossier, en dégradant son avis à neutre. "Le risque de réputation est clairement sur la table", indique le bureau d'études. Inversement Stifel a choisi de confirmer sa recommandation d'achat, en vue d'un objectif de 121 euros sur Orpea.
"De telles critiques affectent toujours l'image de marque du groupe concerné et le secteur dans son ensemble, avec le risque potentiel d'une exclusion des fonds tournés vers les critères ESG", reconnaît Stifel, mais le bureau d'études juge difficile de croire que l'entreprise ait connu un tel développement, dans un secteur soumis à une réglementation stricte et à des inspections par les pouvoirs publics, si elle n'avait pas respecté ses obligations.
Quoi qu'il en soit, pour les actionnaires une chose est certaine : le doute en matière de réputation n'est désormais plus permis dans ce secteur hautement sensible.
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