par Julien Ponthus
PARIS (Reuters) - Alors qu'une nouvelle étape dans la libéralisation du marché de l'électricité a été lancé par le gouvernement la semaine dernière , les tergiversations de l'Etat et la confusion qui règne autour du renouvellement de la présidence d'EDF agacent les syndicats.
"Le groupe EDF vit maintenant au rythme des notations des agences, des exigences de court terme des actionnaires, des changements de réglementations (...) Pourtant L'Etat, lui, continue à faire comme avant. Il prend tout son temps, s'assoit sur les principes de bonne gouvernance, se prépare à appliquer le fait du Prince", s'indigne sur son blog l'administrateur de la CFDT Philippe Pesteil. (http://www.caedf-cfdt.com)
En appelant à une forte hausse des prix de l'électricité en France, le P-DG Pierre Gadonneix a déclenché en juillet une tempête politico-médiatique qui l'a mis dans une position délicate pour son maintien à la tête de l'électricien français.
Un conseil d'administration pour trancher la question était prévu pour le 23 septembre mais a été annulé et devrait se tenir dimanche 27 à 20 heures, selon deux sources proches du dossier.
Les spéculations sur les candidatures vont bon train dans la presse depuis cet été et mettent en exergue la haute main de l'Elysée dans ce dossier.
La Tribune citait vendredi la possible nomination d'Anne-Marie Idrac, actuellement secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, tandis que d'après les Échos de mardi, l'Elysée a promis la présidence d'EDF au patron de Veolia Environnement Henri Proglio.
De proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy tels que Henri Guaino, Claude Gueant ou encore Xavier Musca ont aussi été cités comme des candidats crédibles, ce qui a fait grincer des dents chez certains salariés.
"Il est essentiel que le P-DG soit un réel capitaine d'industrie connaissant bien le secteur, et non un politique purement politicien", juge Philippe Pesteil.
UN BOULOT À TEMPS PLEIN
Pour les administrateurs salariés, il faut que le P-DG puisse se consacrer entièrement à sa mission et à ce titre, les rumeurs d'une nomination d'Henri Proglio et de son maintien en tant qu'administrateur de Veolia n'ont guère été appréciées.
"La mission est à plein temps, ça doit être un boulot à temps plein", juge un administrateur salarié.
Pour autant aucun représentant syndical n'a souhaité désigner un candidat.
"La CGT n'a pas de candidat", lance Jean-Paul Rignac du syndicat majoritaire, qui n'a guère apprécié que certains journaux présentent la candidature de Henri Proglio comme celle de sa centrale.
"Nous sommes en désaccord avec la direction au niveau de la politique sociale mais la question de la personne est subsidiaire, ce qui compte c'est le programme."
"Celui qu'on a (Pierre Gadonneix) ne me gêne pas. Lauvergeon (Areva), Kron (Alstom), Gadonneix ou Proglio, tout ça je m'en fous", avoue un autre administrateur pour qui le débat devrait porter sur la feuille de route du président plutôt que sur des questions de personnes.
Pour un administrateur du groupe, la politique d'expansion d'EDF à l'international inquiète les salariés, notamment l'acquisition de la moitié des actifs nucléaires de l'américain Constellation Energy qui suscite des inquiétudes.
"Pour nous, le temps des achats internationaux est révolu", fait-il valoir, notant qu'un changement de direction pourrait peut être permettre d'abandonner cette acquisition jugée périlleuse par de nombreux observateurs.
"Un autre président pourrait remettre les compteurs à zéro, si c'est le même ce n'est pas évident."
Edité par Gilles Guillaume et Jean-Michel Bélot
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