par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - Henri Proglio, le PDG d'EDF, déclare qu'il souhaite faire évoluer l'électricien public français pour lui permettre notamment de faire face à la concurrence des nouveaux acteurs du nucléaire.
Le patron d'EDF, nommé fin 2009 en remplacement de Pierre Gadonneix, a également défendu lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe "une stratégie de croissance mondiale et globale de tous les métiers, dans le respect des cultures nationales et locales".
"Le monde de demain sera beaucoup plus pluriel. Il n'y aura plus un groupe de pays riches disposant des nouvelles technologies et un groupe de pays en attente de ces technologies", a déclaré Henri Proglio.
"La Corée du Sud devient exportateur de centrales nucléaires (...) et cela ne fait aucun doute que les efforts de la Chine conduiront demain ce pays à se porter sur le marché international", a-t-il ajouté, soulignant que le monde devrait compter près de 1.000 réacteurs nucléaires en 2040 contre environ 450 aujourd'hui.
"EDF doit aujourd'hui franchir une nouvelle et importante étape : ce n'est plus une entreprise française avec des activités internationales, c'est un groupe mondial où tout doit se penser à l'échelle du monde."
Evoquant le projet de Nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome), qui prévoit qu'EDF devra céder une partie de son électricité d'origine nucléaire à d'autres fournisseurs dans le but de renforcer la concurrence sur le marché français, Henri Proglio a répété qu'une entreprise ne pouvait pas "accepter de vendre un produit en dessous de son coût de revient sans voir sa pérennité menacée".
OBJECTIFS CONFIRMÉS
Il a également confirmé qu'il souhaitait, dans ce cadre, un prix plancher de vente à la concurrence de 42 euros par mégawattheure.
Selon des projections de la Commission de régulation de l'électricité (CRE) dont Reuters a obtenu une copie mercredi, si l'Etat accédait à cette demande d'EDF, les tarifs pour les particuliers et les petits professionnels devraient être relevés de 11,4% une fois la loi votée et de 3,5% par an entre 2011 et 2025.
Pour les entreprises, la hausse serait de 14,8% initialement puis de 3,7% par an entre 2011 et 2025, selon la CRE. EDF avait réagi en déclarant que les projections de la CRE étaient "totalement fausses et dénuées de tout fondement". (voir )
Le PDG du groupe public a déclaré mardi qu'aucune évolution tarifaire n'avait jusqu'ici été discutée ni anticipée pour 2010.
Henri Proglio a en outre répété qu'EDF devrait prendre une participation de 10% environ dans le projet de gazoduc South Stream, qui acheminera le gaz russe vers l'Europe.
Le groupe a également confirmé l'ensemble de ses objectifs pour 2010 et a indiqué qu'il visait le bas de la fourchette de ratio de dette nette sur résultat brut d'exploitation (Ebitda) qu'il a annoncée.
L'électricien public français a réitéré qu'il visait pour 2010 une croissance organique de son Ebitda comprise entre 3% et 5%, ainsi qu'un ratio dette nette/Ebitda compris entre 2,5 et 3 et un dividende stable par rapport à 2009.
"Je vous préciserai aujourd'hui que mon objectif est d'être plus près du bas de la fourchette que du haut", a toutefois précisé Thomas Piquemal, son directeur financier.
Henri Proglio a en outre déclaré qu'EDF pourrait verser un acompte sur dividende au titre de 2010.
Edité par Jean-Michel Bélot
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