PARIS (Reuters) - Henri Proglio a été officiellement nommé mercredi P-DG d'EDF, le porte-parole du gouvernement saluant le choix d'un "grand industriel" pour diriger l'électricien public français.

Sa nomination à ce poste, qu'il partagera avec la présidence non exécutive de Veolia Environnement, a été entérinée en conseil des ministres.

Veolia Environnement a confirmé de son côté comme prévu la nomination d'Antoine Frérot comme directeur général.

"C'est un choix important, c'est le choix d'un grand industriel", a dit le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel au sujet de la nomination d'Henri Proglio.

"EDF doit progressivement achever sa mutation en passant d'une administration à une entreprise industrielle. Henri Proglio est un grand industriel et c'était important qu'à ce moment de la vie d'EDF, ce soit un grand industriel qui pilote cette entreprise", a-t-il ajouté.

Interrogé sur la rémunération d'Henri Proglio, 60 ans, qui a émis le souhait de conserver un niveau de salaire équivalent à ce qu'il percevait dans le privé, Luc Chatel a indiqué que la question serait du seul ressort du comité des rémunérations d'EDF.

Intervenant sur France 2, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, s'est prononcé pour sa part en faveur de la requête d'Henri Proglio, jugeant qu'il faut faire preuve "d'un peu de courage si nous voulons avoir les meilleurs capitaines d'industrie pour diriger nos plus grandes entreprises".

Pour lui, le nouveau patron d'EDF a accepté "de nouvelles responsabilités plus élevées» et évoque simplement "le fait de ne pas se retrouver à un niveau de rémunération plus bas".

S'agissant des premières prises de position d'Henri Proglio sur la filière nucléaire française, qu'il aimerait voir évoluer avec un plus grand rôle dévolu à EDF et la fin du modèle intégré d'Areva, Luc Chatel a estimé que toute décision incomberait à l'Etat.

"Que le président d'EDF ait des idées, une vision sur l'avenir de la filière nucléaire française, c'est naturel. C'est à lui de le proposer à son actionnaire, ensuite c'est à l'actionnaire de décider de la bonne organisation du nucléaire français", a indiqué le porte-parole du gouvernement.

"Ce qui est clair, c'est qu'EDF, qui agit aujourd'hui sur un marché de l'électricité qui est ouvert, avec des concurrents mondiaux, avec des enjeux économiques absolument majeurs, a naturellement un rôle à jouer dans cette filière. Maintenant, la place exacte d'EDF et l'organisation de la filière, c'est à l'Etat actionnaire d'en décider", a-t-il ajouté.

Yann Le Guernigou, avec la contribution de Julien Ponthus, édité par Sophie Louet et Jean-Michel Bélot

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