par Marie Maitre
PARIS (Reuters) - E.ON souhaiterait avoir la majorité ou au moins le contrôle des opérations du 3e réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR en France si sa construction était décidée, déclare le président du directoire du groupe allemand, Wulf Bernotat.
"Une coopération fonctionne bien habituellement si les deux partenaires sont sur un pied d'égalité. Etant donné que nous ne sommes pas la plus petite entreprise de services aux collectivités, nous ne sommes pas terriblement enthousiastes à l'idée d'occuper une position minoritaire dans un tel projet", a-t-il indiqué au cours d'une conférence de presse.
Prié de dire si E.ON chercherait à obtenir une majorité dans le 3e EPR français, il a ajouté : "C'est une possibilité, ou alors le contrôle des opérations."
Une décision de la part de l'Etat français de confier une éventuel 3e EPR à E.ON permettrait de développer la concurrence sur le marché de l'électricité dans l'Hexagone, a ajouté Wulf Bernotat.
Concernant les deux premiers EPR français, situés à Flamanville (Manche) et à Penly (Seine Maritime), il a déclaré que les discussions autour d'une coopération entre E.ON et l'électricien public français EDF se poursuivaient avec les encouragements du gouvernement français.
Dans le cadre de l'EPR de Penly - dont la construction devrait débuter en 2012 pour un raccordement au réseau en 2017 - EDF travaillera en outre avec les français GDF Suez et Total et l'italien Enel.
PROBABLE OPPOSITION EN FRANCE
La décision de confier une centrale nucléaire à un acteur privé en France se heurterait toutefois probablement à de fortes oppositions politiques et syndicales.
Le président du directoire d'E.ON a en outre déclaré mardi que la Commission européenne infligerait probablement une amende au groupe concernant une entente supposée sur le marché du gaz avec le français GDF-Suez.
"Nous avons reçu des signaux qui montrent qu'ils pourraient décider d'une amende", a-t-il dit.
Wulf Bernotat a ajouté que la Commission européenne pourrait rendre sa décision le 8 juillet et qu'E.ON aurait de bonnes raisons de faire appel de cette décision.
La Commission européenne enquête sur E.ON et GDF Suez depuis l'année dernière à propos d' une éventuelle entente entre les deux groupes sur leur gazoduc commun MEGAL, prévoyant que chacun conserverait son marché national respectif.
La commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes a accusé la semaine dernière les deux groupes de manquements "graves" dans le dossier de ce gazoduc qui va du sud de l'Allemagne à la frontière franco-allemande.
Version française Benjamin Mallet, édité par Gilles Guillaume
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