Par Benjamin Mallet

PARIS (Reuters) - EDF annonce la mise en vente de ses réseaux de distribution d'électricité au Royaume-Uni, une opération qui s'inscrit dans son programme de cessions, censé alléger sa dette financière d'au moins 5 milliards d'euros à fin 2010.

L'électricien public français a fait savoir qu'il prévoyait de boucler l'opération au cours du 1er trimestre 2010 et son directeur financier, Daniel Camus, a indiqué lors d'une conférence téléphonique que le groupe comptait obtenir plus de 4 milliards d'euros de cette cession.

"Nous recevons régulièrement des marques spontanées d'intérêt mais rien de formel à ce jour", a-t-il ajouté.

"A fin décembre 2008, la base d'actifs régulés des réseaux publics est autour de 4 milliards d'euros, à quoi s'ajoute la valeur des réseaux privés, qui n'a pas de base régulée. C'est aujourd'hui une référence", a ajouté Daniel Camus. "Nous attendons un prix de vente qui soit optimisé et certainement au-delà de ce prix."

EDF Energy, filiale britannique du groupe, est le principal opérateur de réseaux de distribution d'électricité au Royaume-Uni et dessert Londres, le Sud-est et l'Est de l'Angleterre, soit près d'un quart de la population britannique.

"Cette activité affiche depuis plusieurs années et de façon récurrente de bonnes performances, grâce à des équipes compétentes et une politique d'investissement continue", a fait valoir EDF.

"L'opération de cession, si elle est conduite à son terme, nous permettra de disposer de moyens et de marges de manoeuvre financières qui nous permettront de consolider notre stratégie de développement en Grande-Bretagne", a pour sa part déclaré lors d'une conférence téléphonique Pierre Gadonneix, P-DG d'EDF.

Interrogé sur une éventuelle cession d'une partie du Réseau de transport d'électricité (RTE) français après celle du réseau britannique, il a déclaré : "J'ai annoncé notre ambition d'un programme d'au moins cinq milliards d'euros. Vous voyez que cette opération (...) est une étape majeure dans le processus. Nous considérons d'autres options mais je n'ai pas du tout l'intention aujourd'hui de dire lesquelles."

PAS DE NOUVELLE CESSION DE BE À CENTRICA

EDF a placé la relance du nucléaire au Royaume-Uni au coeur de sa stratégie ces derniers mois. Il compte développer quatre réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR dans le pays.

Pour atteindre cet objectif, il a conclu cette année le rachat de British Energy (BE) pour 13,5 milliards d'euros avant d'annoncer la cession de 20% du capital de cette société à Centrica pour environ 2,6 milliards d'euros.

Prié de dire si EDF envisageait une nouvelle cession de parts de BE à Centrica, Pierre Gadonneix a déclaré : "Ce n'est pas du tout d'actualité."

Il a toutefois rappelé que l'électricien public français avait toujours pour objectif "d'avoir de nouveaux partenaires dans le nouveau nucléaire". "Nous n'avons pas du tout l'intention de développer le nouveau nucléaire seul. C'est vrai en France (...) et c'est aussi tout à fait vrai en Grande-Bretagne."

Les banques conseil du groupe pour la cession de ses réseaux britanniques sont Barclays Capital et Deutsche Bank AG Londres. BNP Paribas "apportera également son concours".

La dette nette d'EDF atteignait 36,8 milliards au 30 juin contre 18,2 milliards un an auparavant et 24,5 milliards à la fin 2008, une hausse qui reflète le financement des acquisitions, dont celle de British Energy, qui a pesé pour 10,8 milliards au 1er semestre.

Henri Proglio, actuel P-DG de Veolia Environnement, vient d'être désigné pour remplacer Pierre Gadonneix au terme de son mandat, qui intervient le 22 novembre.

Vers 9h55, le titre EDF reculait de 1,16% à 39,18 euros, en ligne avec le CAC 40 (-1,15%). Le réseau de distribution britannique "a été largement vu comme l'actif du groupe qui serait le plus probablement mis en vente", a souligné dans une note un analyste basé à Londres. "Cela ne devrait pas constituer une surprise pour le marché."

Edité par Marc Joanny et Jean-Michel Bélot

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