PARIS (Reuters) - Le P-DG d'EDF, Pierre Gadonneix, a défendu jeudi sa demande de hausse de 20% des tarifs de l'électricité en France sur trois ans ou plus en mettant en avant les importants besoins du groupe public en matière d'investissements.
"La hausse sera bien sûr étalée dans le temps. Pour vous donner un ordre de grandeur, si on l'étale sur trois ou quatre ans, cela fera une hausse pour le budget des ménages de l'ordre de deux à trois euros par mois", a-t-il dit lors d'une interview accordée à RTL.
"Ce rattrapage est pour pouvoir assurer - à nos enfants et à nous-mêmes - que la réussite du projet industriel d'EDF soit pérennisée. Sinon, dans dix ans, tout le succès du nucléaire sera derrière nous", a ajouté Pierre Gadonneix.
Cette prise de position a suscité des protestations dans l'opposition comme dans la majorité. Le dirigeant d'EDF répond en faisant valoir que les tarifs de l'électricité en France, qui résultent obligatoirement d'une décision du gouvernement, avaient progressé moins vite que l'inflation ces dernières années.
La dernière augmentation en août 2008 était de 2%. Il a également souligné que l'électricité était 30 à 40% moins chère en France que dans les autres pays européens.
"La décision appartient évidemment aux pouvoirs publics, qui jugent de la modulation (...). il est certain qu'on ne peut pas augmenter durablement les investissements en France si il n'y a pas des recettes en face."
EDF et l'Etat ont signé en octobre 2005, au moment où l'entreprise est devenue société anonyme contrôlée par l'Etat, un contrat de service public. Il garantit jusqu'en 2010 une augmentation des tarifs de l'électricité qui ne peut dépasser le niveau de l'inflation pour les particuliers.
En 2008, les investissements opérationnels du groupe ont atteint 9,7 milliards d'euros, sur une enveloppe de 35 milliards sur la période 2008-2010. EDF prévoit d'investir 7,5 milliards d'euros en France en 2009, soit 2,5 milliards de plus qu'en 2008 et 4 milliards de plus qu'en 2007.
L'endettement d'EDF, que le groupe cherche à réduire à travers un programme de cessions, s'élevait à 24,5 milliards d'euros à fin 2008 contre 16,3 milliards à fin 2007 après les acquisitions de British Energy et son projet de rachat d'une partie des actifs nucléaires de l'américain Constellation.
Pierre Gadonneix a par ailleurs annoncé qu'EDF avait récolté environ 3,2 milliards d'euros à travers son emprunt réservé aux particuliers.
Benjamin Mallet, édité par Thierry Lévêque
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