PARIS (Reuters) - EDF Energies Nouvelles et le groupe américain First Solar ont signé au ministère de l'Ecologie un accord prévoyant la construction de la plus grande usine de panneaux solaires en France.
Le site, qui permettra de créer plus de 300 emplois, envisage un investissement de 90 millions d'euros au total pour les deux groupes.
L'usine produira des panneaux représentant une capacité initiale de plus de 100 mégawatts (MW) par an et devrait tourner à plein régime d'ici à 2011.
EDF Energies Nouvelles financera la moitié des dépenses d'investissements et de coûts du démarrage et sera l'unique client du site pendant les dix premières années.
Les panneaux solaires, appelés à être vendus en France, seront fabriqués d'après la technologie photovoltaïque à couche mince de First Solar, premier fabricant mondial de panneaux photovoltaïques.
Pour Pâris Mouratoglou, président du conseil d'administration d'EDF Energies nouvelles, cet accord représente "une étape-clé dans la stratégie de notre groupe qui a l'ambition d'être un leader mondial de l'énergie solaire".
Michael Ahearn, P-DG de First Solar, a expliqué que la décision de son groupe d'investir en France témoignait de sa "confiance dans les politiques de long terme définies par le gouvernement français depuis le Grenelle de l'Environnement et dans sa capacité à promouvoir les énergies renouvelables".
"C'est un pays avec un grand territoire, un niveau d'ensoleillement conséquent et qui depuis deux ans a énormément bougé dans la dynamique solaire", a souligné devant la presse Pierre-Yves Le Borgn, vice-président en charge des affaires publiques pour l'Europe de First Solar.
"Il y a une l'évolution de sa politique, du cadre en matière de droit de l'urbanisme permettant la construction de grandes centrales solaires, tout ça nous a convaincus qu'il y avait un pari à tenir", a-t-il ajouté. "On est là pour rester, pas pour passer".
"LE SOLAIRE, C'EST L'AVENIR"
EDF Energies Nouvelles et First Solar devraient annoncer le choix du site dans les prochains mois. De source proche du dossier, on évoque la ville de Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence).
"Pour moi, c'est la preuve que la croissance verte est une réalité en France", s'est félicité le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo.
Le virage vers l'énergie solaire en France a été consolidé par le "Grenelle de l'environnement" de l'automne 2007 qui a fixé l'objectif de 23% d'énergies renouvelables dans la consommation d'énergie en France à l'horizon 2020.
Selon des chiffres du ministère de l'Ecologie, le parc photovoltaïque a été multiplié par 2,5 en 2008 et représente désormais 69 MW.
Pour Pâris Mouratoglou, "le solaire c'est l'avenir".
"Je suis convaincu qu'au cours de la prochaine décennie, le coût des panneaux solaires va baisser suffisamment (...) pour que la production d'électricité solaire sur les toits des maisons devienne compétitive avec le prix d'achat au réseau", a-t-il expliqué, ajoutant que cela était déjà le cas en Italie et en Californie du Sud.
Le réseau Sortir du nucléaire salue un accord sur le solaire passé dans un pays majoritairement tourné vers le nucléaire.
"Sur le principe, c'est forcément une bonne chose mais on voit bien que le pouvoir politique est surtout mobilisé pour l'énergie nucléaire quoi qu'il arrive", estime son porte-parole, Stéphane Lhomme.
L'énergie solaire est à son avis une bonne option à condition de ne pas être transportée sur de longues distances.
"Sa qualité principale, c'est de pouvoir être installée sur des toits, au plus près du consommateur", dit-il. "Produire de l'énergie solaire dans le Sahara pour le transporter en Europe, c'est absolument absurde".
Sihem Fekih et Elizabeth Pineau, édité par Matthias Blamont
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