(BFM Bourse) - La biotech française risque d'être à court de cash d'ici à la fin du mois d'avril si elle ne trouve pas de financements supplémentaires pour continuer à se développer. L'action souffre à la Bourse de Paris.
DBV Technologies commence la semaine dans le dur. À la Bourse de Paris, la société de biotechnologies cède 10,3% ce lundi 24 mars, vers 15h00, dans le sillage de la publication de comptes dégradés en 2024. Son titre a même lâché plus de 25%, à 0,679 euro au plus fort de la séance, dans des volumes étoffés représentant déjà plus de six fois les volumes échangés vendredi.
DBV Technologies a encore une fois été déficitaire. La société dit avoir essuyé une perte nette de 113,9 millions de dollars, contre une perte nette de 72,7 millions de dollars au 31 décembre 2023.
Une situation financière délicate
Sa position de trésorerie est de 32,55 millions de dollars à fin décembre 2024 contre 141,4 millions de dollars au 31 décembre 2023. La société de biotechnologies a donc consommé 108,9 millions de dollars de trésorerie sur un an, en raison de dépenses cliniques externes et des activités réglementaires et industrielles liées à l'essai clinique de phase 3 sur son patch Viaskin Peanut et dont les résultats sont attendus pour le quatrième trimestre 2025.
La société rappelle subir des pertes d’exploitation et des flux de trésorerie négatifs depuis sa création, à savoir depuis 2002.
DBV Technologies explique que sa trésorerie disponible ne lui permettra, à l'heure actuelle, de financer ses opérations que jusqu'en avril 2025. Dos au mur, DBV Technologies dit (logiquement) être à la recherche de fonds supplémentaires.
"Si la société ne parvient pas à atteindre ses objectifs de financement, elle pourrait être amenée à réduire ses activités, notamment en retardant ou en réduisant ses efforts de recherche et de développement, à obtenir un financement par le biais d’accords avec des contreparties potentielles, ce qui pourrait l’obliger à renoncer à ses droits sur les produits candidats qu’elle pourrait développer ou commercialiser de manière autonome, ou encore à arrêter tout ou partie de ses activités", avance DBV Technologies.
À la croisée des chemins
DBV Technologies se trouve à la croisée des chemins. Si sur le plan financier, la situation s'avère donc critique, la société avance bien sur le volet réglementaire.
En parallèle de ses résultats financiers, DBV Technologies a aussi fait mention d'un accord avec la Food and Drug Administration (FDA) l'autorité sanitaire américaine, qui a accepté que les données d’innocuité de l’étude de phase 3 VITESSE (pour "Viaskin Peanut Immunotherapy Trial to Evaluate Safety, Simplicity and Efficacy") pour le patch Viaskin Peanut chez les enfants de 4 à 7 ans soient suffisantes pour soutenir un dépôt du BLA (c'est-à-dire la demande de licence biologique, NDLR) sur cette tranche d’âge.
Ainsi, l’étude complémentaire COMFORT sur la sécurité du patch Viaskin Peanut, un patch contre l'allergie à l'arachide, chez les enfants de 4 à 7 ans n’est plus nécessaire.
Le dépôt du BLA pour le patch Viaskin Peanut chez les enfants de 4 à 7 ans est désormais prévu pour le premier semestre 2026. La société anticipe que ceci pourrait accélérer d’environ un an la commercialisation du produit, s’il est approuvé par la FDA.
Un peu plus tôt dans l'année, DBV Technologies avait dévoilé des résultats positifs d'une étude d'extension de son essai clinique de phase III (la dernière étape avant une potentielle commercialisation d'un produit) "EPITOPE". Ces résultats ont permis d'obtenir des données d'efficacité sur 36 mois, contre 12 mois initialement pour traiter l'allergie alimentaire à l'arachide chez les très jeunes enfants.
Ce qui avait permis à DBV Technologies de se relancer en Bourse gagnant près de 80% sur la première semaine de 2025, et d'afficher encore des gains de 24% depuis le début de l'année. Mais en dézoomant, le bilan est moins flatteur. La société a en effet effacé quasiment l'intégralité de sa valeur depuis son record d’octobre 2017 à plus de 85 euros...
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