(BFM Bourse) - L'entreprise de services numériques a publié ce mercredi ses résultats annuels marqués sans surprise par un violent coup de frein de la demande, surtout en Amérique du Nord, sur la fin de l'exercice. Les revenus se sont même repliés, mais le marché craignait pire. Et le groupe anticipe une année 2025 plus dynamique que 2024.
Depuis plusieurs trimestres, Capgemini subit, à l'instar d'autres groupes du secteur des services numériques, un tassement de la demande de la part de ses clients qui freinent leurs dépenses informatiques.
La trajectoire de croissance du groupe dirigé par Aiman Ezzat l'illustre bien. En données comparables, la progression des revenus de la société est passée de 10% au premier trimestre à 4,7% au deuxième trimestre puis 2% au troisième.
Le marché s'attendait d'ailleurs à ce que le quatrième trimestre bascule assez nettement dans le rouge, le consensus anticipant un repli de 1,3% des revenus en données comparables, selon Stifel.
Finalement, Capgemini a bel et bien accusé une baisse de ses revenus sur les trois derniers mois de 2023. Mais l'ampleur a été moins prononcée que celle redoutée par les bureaux d'études, avec une baisse de 0,9% en données comparables. Ce qui permet d'ailleurs au groupe d'enregistrer une croissance de 3,9% en données comparables sur l'ensemble de 2023 et de 4,4% à taux de changes constants.
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Un cash robuste
Zone sensible qui avait pénalisé le groupe dès le deuxième trimestre de 2023, l'Amérique du Nord reste la région la plus touchée par le ralentissement de la demande. Capgemini y a accusé une baisse de ses revenus de 6,6% hors effets de changes. La directrice financière, Nive Baghat, a expliqué aux analystes que les secteurs de la consommation, des services financiers, et des TMT (technologies, médias, télécoms) avaient été plus particulièrement touchés.
Au-delà de la croissance, la publication de Capgemini contient d'autres éléments positifs. Sur l'ensemble de l'année, la marge opérationnelle s'est établie à 13,3% contre 13,2% attendu par le consensus. La génération de trésorerie libre a largement dépassé les attentes, s'établissant à 1,96 milliard d'euros contre 1,8 milliard d'euros attendu par la société et 1,78 milliard d'euros par les analystes.
Reste peut-être le plus important: les perspectives pour 2024. Sur le papier, il y a du bon, avec des cibles de marges et de trésorerie jugées "solides" par Oddo BHF (une marge opérationnelle prévue entre 13,3% et 13,6% et une génération de free cash-flow organique supérieure à 1,9 milliard d'euros). Et du moins bon, avec l'objectif de croissance qui prévoit une progression entre 0% et 3% à taux de changes constants. Le groupe précise que l'impact des acquisitions devrait avoir être "minime en bas de la fourchette visée et jusqu’à 1 point en haut de fourchette". On peut ainsi déduire que le groupe attend une croissance organique allant de 0% à 2% en 2024.
Oddo BHF souligne que le consensus attendait 2,6% de croissance à taux constants et 2,3% en données comparables, jugeant ainsi la publication de Capgemini "mitigée".
Des perspectives prudentes mais un rebond en 2025
La cible "de croissance est un peu juste, même s’il ne serait pas surprenant, au regard de la trajectoire attendue de croissance (point bas au premier trimestre et amélioration progressive au cours de l’exercice) que le management se soit montré prudent sur le second semestre et puisse relever ses attentes au cours de l’exercice", décrypte de son côté Invest Securities.
Le ton employé par le directeur général, Aiman Ezzat, lors de la conférence avec les analystes, le suggère quelque peu. Le dirigeant a déclaré que le groupe connaîtrait un creux de son activité au premier trimestre 2024, avant une amélioration "progressive" à compter du deuxième trimestre pour atteindre un "exit rate" - c'est-à-dire le dernier taux de croissance sur une période - "robuste" au quatrième trimestre 2024. Ce qui permettra de préparer l'activité à un rebond en 2025, a-t-il ajouté.
Le dirigeant a refusé d'indiquer si la croissance serait positive au deuxième trimestre 2024. Mais il s'est montré rassurant sur l'activité en Amérique du Nord. "Cela commence à devenir un peu plus positif. Je ne dis pas que le premier trimestre marquera une amélioration mais nous voyons des signaux plus positifs dans le cycle de décision (des clients, NDLR) dans le pipeline (les commandes, NDLR). Nous attendons une amélioration au deuxième trimestre puis une accélération au second semestre", a développé Aiman Ezzat. "Nous arrivons réellement dans le creux du ralentissement aux Etats-Unis", a jouté le directeur général.
Le marché semble en tout cas être satisfait des résultats du groupe et des déclarations de son dirigeant. Vers 10h30, Capgemini avance de 4,7%, signant la plus forte hausse du CAC 40.
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