(BFM Bourse) - La croissance en données comparables ne s'est établie qu'à 4,7% d'avril à fin juin, sous les attentes des analystes. Le groupe a été plombé par l'Amérique du Nord, où l'activité a stagné.
Capgemini n'a pas pour habitude de mécontenter le marché lors de ses publications. Il fallait bien une exception qui confirme la règle. L'entreprise de services numériques a ainsi grippé les investisseurs en dévoilant son activité du deuxième trimestre et ses comptes du premier semestre.
L'action plonge ainsi de 7,5% vers 10h35, accusant de loin la plus forte baisse du CAC 40.
La croissance s'est tassée par rapport au premier trimestre. D'avril à juin, la progression des revenus de Capgemini à taux de changes constants s'est inscrite à 5,2%, à 5,697 milliards d'euros, et à 4,7% en variation comparable. Au premier trimestre, la croissance à taux de changes constants s'était inscrite à 10,7% tandis que la croissance organique avait atteint 10,1%.
Certes, Capgemini est pénalisé par l'exigence de la base de comparaison, puisque la croissance avait bondi de plus de 19% au deuxième trimestre 2022.
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Des clients qui serrent les coûts
Il n'empêche que le ralentissement est plus marqué que ne l'anticipaient les analystes qui tablaient sur des revenus de 5,75 milliards d'euros, selon Stifel. Invest Securities évoque une croissance organique "décevante", alors que le consensus attendait une progression de 5,5% (contre donc 4,7%).
L'Amérique du Nord explique en très grande partie cette déception. Dans cette région les revenus ont stagné (+0%) hors effets de changes, au deuxième trimestre. Capgemini indique avoir été pénalisé "par la contraction enregistrée dans les secteurs des biens de consommation et commerce et des TMT (technologies, média, télécommunications, NDLR) ainsi qu’un net ralentissement dans les services financiers".
"Le marché américain ralentit plus que nous l'avions attendu. Nous avons vu plus de clients qui coupent leurs coûts ce qui a mis plus de pression sur ce marché", a expliqué aux analystes Aiman Ezzat, le directeur général de la société. Le dirigeant a toutefois souligné que sa société anticipait toujours une inflexion positive dans ce marché au cours de l'année, avec une "réaccélération" qui sera plus rapide que dans les autres zones géographiques.
Concernant les autres lignes de compte, la marge opérationnelle a, au premier semestre, progressé de 9% à 1,41 milliards tandis que le taux de marge s'élève à 12,4% contre 12,2%, en ligne avec les attentes, selon Stifel.
Des perspectives confirmées mais...
Le bénéfice net a augmenté de 21% à 809 millions d'euros. Le groupe a accusé un décaissement de trésorerie organique de 53 millions d'euros à comparer avec un flux positif de 193 millions d'euros au premier semestre 2022. Le chiffre reste toutefois supérieur au consensus (-70 millions d'euros).
Concernant ses perspectives, Invest Securities remarque qu'à l'inverse d'autres acteurs du secteur des services d'informatiques, Capgemini se "contente" de confirmer ses perspectives.
Le groupe vise ainsi toujours pour 2023 une croissance du chiffre d'affaires à taux de changes constants comprise entre 4% et 7%, une marge opérationnelle située entre 13% et 13,2% et un flux de trésorerie libre organique d'environ 1,8 milliard d'euros.
"Toutefois, l'entreprise n'a pas réaffirmé qu'elle atteindrait la limite supérieure de la fourchette de croissance", remarque Stifel. Aiman Ezzat a d'ailleurs indiqué aux analystes que la société comptait atteindre le milieu de cette fourchette, en raison du ralentissement du marché américain plus fort que prévu.
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