(BFM Bourse) - Le groupe américano-irlandais a publié des revenus en croissance sur son dernier trimestre et a livré des projections supérieures aux attentes pour l'ensemble de son exercice. Ce qui a bénéficié à son comparable français Capgemini, crédibilisant ses perspectives.
La lecture croisée est un concept boursier qui anime régulièrement la vie des actions. Ce phénomène survient lorsque des entreprises d'un secteur spécifique réagissent à la publication ou à une actualité d'un de leurs rivaux (un "comparable" en Bourse). Les investisseurs estiment que les éléments faisant bouger la société en question ont également des répercussions sur les autres groupes du secteur.
Par exemple, si Kering lance un avertissement sur ses ventes en raison d'une demande plus faible, le marché peut sanctionner les autres groupes de luxe, car la faiblesse de la demande peut avoir des impacts sur ses concurrents.
C'est ce qui s'est produit jeudi avec Capgemini et Accenture. L'entreprise de services numériques françaises a gagné 3% jeudi - l'action reprend son souffle ce vendredi (-0,8% vers 10h46) - après la publication trimestrielle de son concurrent américano-irlandais.
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Des objectifs rassurants chez Accenture
Accenture a publié jeudi après-midi ses résultats du troisième trimestre de son exercice 2023-2024, période close en mai dernier. La société a dégagé des revenus en hausse de 1,4% hors effets de changes à 16,47 milliards de dollars, tandis que son bénéfice par action a reculé de 3% à 3,04 dollars.
L'entreprise a indiqué avoir enregistré sur le trimestre un total de plus de 900 millions de dollars de commandes liées à l'intelligence artificielle (IA) générative.
Surtout, Accenture a précisé tabler sur des revenus en croissance, pour l'ensemble de son exercice 2023-2024 en hausse de 1,5% à 2,5% en données publiées, et de 2,2% à 3,2% en excluant les effets de changes. Selon un consensus LSEG cité par Reuters, les analystes tablaient sur une progression en données publiées de 1,6% soit bien moins que le milieu de la fourchette de prévision (2%).
A Wall Street, Accenture a terminé la séance de jeudi en hausse de 7,3%, prenant encore 0,2% dans les échanges d'après-marché.
Une accélération à venir sur l'année
"Après s’être plutôt bien comporté en début d’année, le titre a sous-performé depuis trois mois (-14 points), impacté par les craintes de reprise différée du marché à la suite de commentaires de certains acteurs américains", rappelle Invest Securities.
"La publication hier (jeudi) d’Accenture vient contredire ces inquiétudes, avec des indicateurs avancés du géant américain qui pointent sur un point bas atteint en début d’année 2024 et sur une reprise, déjà constatée sur le trimestre écoulé, qui devrait s’accélérer au cours des prochains mois", poursuit le bureau d'études.
"Hors prise en compte du changement de paradigme à l’issue des (prochaines, NDLR) élections législatives en France, les guidances (objectifs, NDLR) 2024 de Capgemini sont de notre point de vue confortées par la publication d’Accenture", conclut Invest Securities.
Capgemini anticipe notamment pour 2024 une croissance de son chiffre d'affaires de 0% à 3% hors effets de changes (et une variation comprise entre -1% et +2% en intégrant un impact maximal de 1 point de pourcentage tiré des acquisitions).
Mais plus que les objectifs à proprement parler, c'est surtout l'amélioration séquentielle (d'un trimestre à l'autre) de l'activité au cours de l'année que les investisseurs sont amenés à "jouer" sur Capgemini. La direction de la société avait expliqué, en février, que le creux de la vague serait atteint au premier trimestre avant une accélération progressive avec un "exit rate" (le taux de croissance du dernier trimestre de l'exercice) "robuste". Puis un rebond important s'annonce en 2025.
Mais, il y a trois semaines, plusieurs abaissements de recommandations d'analystes sur Capgemini avaient remis en cause l'optimisme sur l'action. JPMorgan et Jefferies étaient toutes deux passées d'"acheter" (ou équivalent) à "conserver". Jefferies notait que la reprise des dépenses informatiques étaient en train de se décaler dans le temps, remettant en cause l'accélération anticipée sur la seconde partie de 2024. JPMorgan jugeait de son côté que les pressions sur ces mêmes dépenses "persisteraient".
La publication d'Accenture a ainsi quelque peu rassuré, jeudi, apportant un contrepoids à ces constats.
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