Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

CAC 40

PXI - FR0003500008
7 709.81 -1.70 % Temps réel Euronext Paris

CAC 40 : Trump, douanier ou joueur de poker ?

mardi 4 février 2025 à 08h30

(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.

De part et d'autre de l'Atlantique au demeurant, les marchés actions ont été affecté par le ton martial adopté par D. Trump sur la question des droits de douane appliqués aux produits étrangers entrant sur le territoire américain. A Paris, le CAC 40 a perdu 1,20% à 7 854 points, loin toutefois de ses points bas de séance, qui correspondent à l'ouverture (7 785 points).

Après avoir confirmé de premières mesures contre ses voisins immédiats (le Canada et le Mexique jusqu'à 25%), ainsi que la Chine (10% additionnels), le Président américain sort les griffes en se montrant de plus en plus menaçant contre l'Union Européenne. L'indice est parvenu à limiter son repli après la décision de Donald Trump de suspendre pour un mois une surtaxe sur les importations du Mexique.

Avec un vocabulaire toujours aussi "riche", le locataire de la Maison Blanche a déclaré devant un parterre de journalistes, se basant sur le déficit de la balance commerciale avec l'Union Européenne: "Ils ne prennent pas nos voitures ni nos produits agricoles, presque rien et nous prenons tous, des millions de voitures, énormément de produits agricoles".

"Je n'ai pas de calendrier mais c'est pour très bientôt !", a-t-il éructé.

"Le Canada a déjà annoncé des mesures de rétorsion soit 25% de taxes douanières portant sur 107 milliards$ d'importations de produits américains. De son côté, la présidente mexicaine a indiqué qu'elle donnerait les détails des contremesures dès aujourd'hui. La Chine a également annoncé qu'elle adopterait des mesures de rétorsion sans toutefois donner plus de détail à ce stade", chiffre Alexandre Baradez (IG France), ouvrant, en filigrane, la question de savoir si dans la guerre commerciale qui s'ouvre, il y aura des gagnants et des perdants, ou uniquement des perdants...

"Ça commence à faire beaucoup, même pour les indices américains car ces annonces commerciales interviennent au moment où la Fed a décidé de faire une pause sur ses baisses de taux", a poursuivi l'analyste.

Même le brutal 47ème Président des Etats-Unis a reconnu lui-même que les Américains pourraient "souffrir", en ajoutant, sur son réseau Truth, que c'était le prix à payer pour connaître un nouvel "âge" d'or. Hérisser des barrières de toute nature, pour mieux prospérer, tel est l'ADN de la "philosophie" trumpiste... Frapper fort, pour mieux négocier ensuite, voici un autre mantra du magnat de l'immobilier.

"Il est difficile de comprendre à ce stade quel est l’objectif économique recherché", s'interroge Sebastien Paris Horvitz de LBPAM. "Les États-Unis seraient perdants dans la situation actuelle, d’autant plus que le Mexique et le Canada comptent prendre de mesures de représailles. Le Canada l’a déjà fait et le Mexique devrait annoncer des mesures aujourd’hui".

"Ce qui est déjà certain est qu’un des objectifs majeurs de Donald Trump qui est de faire baisser l’inflation, ne sera non pas atteint mais va empirer à court terme. En suivant les estimations de la Fed faites dans le passé (en 2018), Bloomberg estime que l’impact sur le PIB américain des mesures annoncées pourraient coûter 1,2 point de pourcentage sur la croissance américaine et 0,7 points d’inflation en plus en année pleine", ajoute-t-il.

Au chapitre statistique lundi, les opérateurs ont pris connaissance des données finales des baromètres PMI manufacturier en Zone Euro. "Relative" bonne surprise avec la seule composante allemande, très surveillée, qui ressort à 45,0 contre 44,1 en première estimation. Le score reste à 5 points sous le seuil des 50 points, qui sépare par construction une contraction d'une expansion du secteur considéré. L'inflation pour le mois de janvier, en Zone Euro, hors alimentation, énergie, alcool et tabac, ressort à +2,7% en rythme annualisé, légèrement au-dessus du consensus. Quant au PMI américain manufacturier, il repassait symboliquement au-dessus de la barre des 50 points, à 50,9, contre 40,3 le mois derniers.

Sur le volet valeurs, dans ce contexte de tensions commerciales, le secteur automobile a payé le plus lourd tribut ce lundi à la Bourse de Paris . Les constructeurs importent du Mexique et du Canada une grande partie de la production vendue aux États-Unis. Stellantis a baissé de 4,2% tandis que, hors CAC 40, les équipementiers automobiles Forvia, Valeo ont chuté respectivement de 10,6% et de 6,3%. Absent des États-Unis, Renault a cédé -2,8%.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,28%) et du Nasdaq Composite (-1,20%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,76%, repassant sous le seuil symbolique des 6 000 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0300$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 71,80$.

A l'agenda macroéconomique ce mardi, à suivre en priorité les nouvelles offres d'emploi (JOLTS) aux Etats-Unis à 16h00.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Nous avons assisté à un fait technique et graphique majeur jeudi 16 janvier avec le franchissement sur gap puis extension en séance, du seuil pivot des 7 500 points, qui retrouve ses attributs de support. La base de travail actuelle devient donc une bande entre 7 500 et 7 690 points, au sein de laquelle une certaine forme de volatilité est loin d'être exclue.

Ce franchissement a immédiatement été suivi d'un nouveau gap (moins ample) et d'une extension haussière en séance, avec la participation de nombreux secteurs, marquant l'affirmation du camp acheteur.

Une première manifestation d'un besoin de respiration des cours a été illustré mercredi avec une ombre haute sur la bougie, sur un niveau proche des 7 800 points, premier obstacle palpable depuis le franchissement en trombe des 7 465 / 7 500 points. Entre 7 900 et 8 000 points, l'indice phare entre en zone de surachat à très court terme, prémisse à une entrée en consolidation.

L'indice a justement flirté avec les 8 000 points symboliques vendredi et reflué lundi. Les deux doji d'indécision tracée au cœur de la semaine sont marqueur d'un attentisme, et donc d'une équilibre précaire, en début de consolidation. Cette équilibre sera rompu dès ce début de mois de février, par un probable gap baissier d'ampleur.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8000.00 points.

Le conseil BFM Bourse

CAC 40
Négatif
Résistance(s) :
8000.00 / 8315.00
Support(s) :
7690.00 / 7465.00

Graphique en données horaires

CAC 40 : Trump, douanier ou joueur de poker ? (©ProRealTime.com)

Graphique en données quotidiennes

CAC 40 : Trump, douanier ou joueur de poker ? (©ProRealTime.com)
©2025 BFM Bourse
Portefeuille Trading
+336.80 % vs +55.09 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour