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Alors que J. Powell avait posé un cadeau dovish au pied du sapin la veille, à l'issue du FOMC, C. Lagarde s'est montrée jeudi plus ferme à l'issue de son Conseil des Gouverneurs. Si la banque centrale européenne (BCE) a maintenu inchangés ses taux directeurs, Christine Lagarde a tenu un discours de fermeté sur l'évolution des taux, indiquant que les membres de la BCE n'avaient pas discuté de baisses de taux (au contraire de Powell qui a expliqué que ce sujet avait été abordé du côté de la Fed).
Dans une audacieuse comparaison physico-chimique, la patronne de la BCE a même comparé l'évolution des taux aux états liquides, solides et gazeux d'un élément chimique. Ce pour faire comprendre au marché qu'entre des hausses et des baisses de taux, il y avait une phase intermédiaire, celle du maintien de ces taux à un niveau stationnaire. Il ne s'agit ainsi pas de "passer de l'état solide à gazeux" en oubliant l'état liquide, a-t-elle expliqué. Pas de sublimation de la matière, en somme...
David Zahn, Head of European Fixed Income, chez Franklin Templeton, prévoit "un ton plus "hawkish" à l'avenir, car les baisses de taux de la BCE ne devraient pas intervenir avant le troisième trimestre de 2024. L'annonce de la BCE sur la réduction du PEPP au second semestre 2024 a été très bien exécutée, de sorte qu'elle n'aura pas à traiter de ce sujet en 2024, et pourra se concentrer sur la question de la baisse des taux."
Les projections d'inflation sont de 1,9% pour 2026. Konstantin VEIT, gérant de portefeuille chez PIMCO pense que l'atteinte de cette normalisation de l'inflation doit passer par "un ralentissement supplémentaire de l'économie et du marché du travail". Selon M VEIT, "les risques restent orientés vers des réductions de taux plus tardives par rapport aux attentes actuelles du marché."
Le CAC, qui a inscrit en séance un nouveau zénith, a vu son élan freiner après la conférence de presse de la BCE. L'indice phare tricolore est toutefois parvenu parvenu à préserver un gain de 0,59%, à 7 575 points.
La veille, J. Powell adoptait un ton beaucoup plus souple, en rassurant en particulier sur l'état de tension de l'emploi privé. Les dot plots, par ailleurs, ont agréablement surpris. La projection médiane des membres de la banque centrale pour les taux directeurs de 2024 se situe à 4,6%, ce qui implique un total de 75 points de base (0,75%) de baisses de taux l'an prochain (ou trois baisses de 25 points de base). D'après Bloomberg, les économistes n'en attendaient pas autant. Ces nouvelles projections de réductions des Fed Funds en 2024 constituent "une surprise "dovish" significative qui convient au marché" pour Joshua Jamner, analyste chez ClearBridge Investments, une filiale de Franklin Templeton.
"Des taux directeurs plus hauts pour plus longtemps, c’est ainsi que se résumait la position de la Fed ces derniers mois. Ce n’est plus le cas. Jerome Powell et ses collègues ont commencé à discuter des conditions d’une baisse des taux. La question n’est donc plus de savoir si la politique monétaire va être assouplie mais quand et à quelle vitesse", décortique Bruno Cavalier d'Oddo BHF.
Au chapitre statistique hier, des signes de résilience chronique ont pu être noté avec les ventes au détail de novembre et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, qui ont battu les attentes des marché.
Côté valeurs, dans ce paysage monétaire redessiné, les groupes cycliques et/ou endettés (comme Forvia qui a pris 9,6% ou Clariane qui s'est adjugé 10,6%) ont été à la fête. Air France-KLM s'est adjugé 9% après avoir dévoilé ses ambitions à l'horizon 2028 dans le cadre d'une journée investisseurs. Vivendi a pris 10% alors que le groupe étudie une potentielle scission en trois sociétés cotées.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont une nouvelle fois grignoté quelques points, à l'image du Dow Jones sur ses zéniths (+0,43% à 37 248 points) ou du Nasdaq Composite (+0,19% à 14 761 points). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grappillé 0,26% à 4 719 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0990$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 71,80$.
A l'agenda ce vendredi, les premières estimations des indicateurs d'activité PMI de novembre. Les données synthétiques pour l'ensemble de la Zone Euro seront publiées à 10h00. Outre Atlantique, à suivre l'indice Philly Fed à 14h30 et le rapport mensuel sur l'industrie (volume et taux d'utilisation des capacités) à 15h15.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Illustrant le sentiment d'euphorie du marché sur cette dernière ligne droite de l'année, le CAC 40 devrait visiter, et ce dès l'ouverture de séance, de nouveaux zéniths. On observera dans quelle mesure l'ensemble des secteurs participent à la hausse, et le cas échéant, dans quels volumes de transactions. Avis positif.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l'indice CAC 40 cote au dessus du support à 7406.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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