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En l'absence de repères américains, tant boursiers que statistiques, l'activité était réduite à son minimum syndical lundi. Wall Street était fermé pour un jour férié, le Memorial Day, et privé de cette boussole, le CAC 40 a grappillé 0,46% à 8 132 points, dans des volumes faméliques.
Si l'enseignement de cette séance est nulle, la psychologie de marché reste la même, à savoir un doute quant aux intentions de la Fed en matière de politique monétaire, doute peu propice à la prise de risque.
Le contenu des Minutes de la Fed, des interventions très prudentes de cadres de la Fed et quelques repères statistiques fermes, ont en effet imposé de revoir la copie. Certains cadres de la Reserve Fédérale n'exclue tout simplement pas l'hypothèse d'un ultime relèvement des taux si cela s'avérait nécessaire.
Côté statistiques américaines jeudi, les investisseurs ont pris connaissance des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, toujours aussi proches du seuil des 200 000 nouvelles unités. Autre indicateur avancé d'inflation, les baromètres d'activités PMI: L'indice PMI composite de S&P Global a progressé à 54,4 en mai, en première estimation, contre 51,3 points le mois précédent. C'est son plus haut niveau depuis près de deux ans. Ce sont autant de signaux qui témoignent d'une robustesse de la première économie mondiale, et qui alimentent par ricochet les tensions sur le marché obligataire.
Tout comme les commandes de biens durables publiées vendredi, et l'indice révisé de confiance des consommateurs (U-Mich), tous deux largement au-delà des attentes.
Les investisseurs attendent donc avec impatience les prochaines réunions de politique monétaire des grandes banques centrales.
Le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, a pris la parole, s'exprimant auprès du Financial Times. Le banquier central a indiqué en creux que l'institution européenne était prête à réduire ses taux le mois prochain, tout en prévenant qu'elle aurait encore besoin de maintenir une politique monétaire restrictive. "Sauf surprise majeure, à l'heure actuelle, les éléments dont nous disposons nous permettent de lever le niveau de restriction le plus élevé", a déclaré l'économiste, selon des propos rapportés par Reuters.
C'est dans ce contexte que les cambistes prendront connaissance des prix PCE (personal consumption expenditures), vendredi, attendus en hausse mensuelle de 0,2%.
"L'indice PCE core pour les États-Unis est la principale statistique de la semaine", hiérarchise Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM. "C'est la mesure préférée de l'inflation par la Réserve Fédérale américaine (Fed). En se basant sur les prix à la production et les prix à la consommation en avril, nous anticipons une hausse de 0,25% sur un mois. C'est toujours trop élevé pour envisager une baisse des taux imminente, en juin ou en juillet par exemple. Avec la perspective de la présidentielle américaine en novembre, la fenêtre d'opportunité pour assouplir la politique monétaire est réduite."
D'ici là les opérateurs sur devises auront d'autres repères de choix, comme la confiance du consommateurs mardi (Conference Board), le PIB et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage.
Côté européen hier matin, une seule statistique d'importance à signaler, l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne, première économie de la Zone Euro, stable à 89,3, très légèrement sous les attentes.
Côté valeurs, Alstom a repris 5,6% après avoir annoncé le lancement d'une augmentation de capital de 1 milliard d'euros qui doit lui permettre de boucler son plan de désendettement de 2 milliards d'euros. Mais la plus forte hausse est revenue à Worldline qui a bondi de 7,3%, suivie de Ayvens (+5,8%) tandis que le titre Viridien, anciennement CGG, s'est apprécié de 5,3%. Atos a en revanche cédé 3,1% alors que les discussions restent vives entre les candidats à la reprise du géant informatique lourdement endetté.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0880$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 78,70$.
A l'agenda ce mardi, à suivre en priorité l'indice de confiance du consommateur américain (Conference Board) à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le niveau de résistance des 8 120 points a cédé jeudi 09/05 dans des volumes peu significatifs en raison de l'absence de nombreux opérateurs. Néanmoins à très court terme, le nouveau cadre de travail se situe entre ces 8 120 points, et le sommets absolus proche des 8 220 points, soit une mince bande d'une centaine de points. Le tout prenant place au cœur d'un canal ascendant, dont la borne basse (support), peut être amenée à être éprouvée rapidement. C'est un test technique majeur, en cours.
Si l'on dézoome quelque peu, c'est une large bande de 400 points qui peut accueillir, dans les semaines à venir, des oscillations nerveuses. Une attitude contrariante va être la clef pour les investisseurs mobiles.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 8220.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 8000.00 points relancerait la pression vendeuse.
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