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Au lendemain d'une séance particulièrement mouvementée en raison des dernières annonces de Trump sur les tarifs douaniers à l'entrée sur son territoire de produits étrangers, le CAC s'est un quelque peu relancé mardi (+0,66% à 7 906 points), grâce en particulier à des performances majeures de deux de ses composantes, BNP-Paribas (+4,24%) et Dassault Systèmes (+8,86%), qui ont rendu des copies trimestrielles qui ont séduit.
En dehors des publications, Pernod Ricard a cédé 1,7% et Rémy Cointreau, 2,45%. Les deux alcooliers ont pâti des annonces de leur comparable Diageo. Ce dernier a reculé de 1,6% à la Bourse de Londres et a publié des résultats un poil juste. La société a surtout retiré ses perspectives de croissance de moyen terme invoquant les incertitudes macroéconomiques et géopolitiques. Les risques d'une restauration des droits de douane sur les vins et spiritueux européens par l'administration Trump n'y sont probablement pas étrangers.
Le marché a été soutenu par ailleurs par un (très relatif) adoucissement du ton de D Trump sur les barrières douanières. Le Président américain a accepté de reporter d'un mois celles frappant le Mexique, puis celles sur le Canada, après que les deux pays ont accepté de renforcer leurs contrôles aux frontières. Ce qui rappelle que le président américain utilise les droits de douane comme un outil de négociation.
Même le brutal 47ème Président des Etats-Unis a reconnu lui-même que les Américains pourraient "souffrir", en ajoutant, sur son réseau Truth, que c'était le prix à payer pour connaître un nouvel "âge" d'or. Hérisser des barrières de toute nature, pour mieux prospérer, tel est l'ADN de la "philosophie" trumpiste... Frapper fort, pour mieux négocier ensuite, voici un autre mantra du magnat de l'immobilier.
"Il est difficile de comprendre à ce stade quel est l’objectif économique recherché", s'interroge Sebastien Paris Horvitz de LBPAM. "Les États-Unis seraient perdants dans la situation actuelle, d’autant plus que le Mexique et le Canada comptent prendre de mesures de représailles. Le Canada l’a déjà fait et le Mexique devrait annoncer des mesures aujourd’hui".
"Ce qui est déjà certain est qu’un des objectifs majeurs de Donald Trump qui est de faire baisser l’inflation, ne sera non pas atteint mais va empirer à court terme. En suivant les estimations de la Fed faites dans le passé (en 2018), Bloomberg estime que l’impact sur le PIB américain des mesures annoncées pourraient coûter 1,2 point de pourcentage sur la croissance américaine et 0,7 points d’inflation en plus en année pleine", ajoute-t-il.
Il est en tous cas compliqué d'anticiper les conséquences d'une envolée des droits de douane. "Si l’impact de tels tarifs douaniers sur la croissance et l’inflation est difficilement mesurable (nombreux effets de compensation), jusqu’où D. Trump est-il prêt à faire « souffrir » les américains ? Les prochains jours permettront de déterminer à quel point D. Trump souhaite aller au bout de sa guerre commerciale ou si cela n'est qu'un vaste jeu de négociations", pour Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé dans le vert, à l'image de Dow Jones (+0,30%) et du Nasdaq Composite (+1,35%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 0,72%, en repassant au-dessus du seuil symbolique des 6 000 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0380$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 72,4Les0$.
A l'agenda macroéconomique ce mercredi, à suivre les données finales des PMI services en Zone Euro à 10h00, l'enquête du cabinet privé en RH ADP à 14h15, ainsi que l'ISM services à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous avons assisté à un fait technique et graphique majeur jeudi 16 janvier avec le franchissement sur gap puis extension en séance, du seuil pivot des 7 500 points, qui retrouve ses attributs de support. La base de travail actuelle devient donc une bande entre 7 500 et 7 690 points, au sein de laquelle une certaine forme de volatilité est loin d'être exclue.
Ce franchissement a immédiatement été suivi d'un nouveau gap (moins ample) et d'une extension haussière en séance, avec la participation de nombreux secteurs, marquant l'affirmation du camp acheteur.
Une première manifestation d'un besoin de respiration des cours a été illustré mercredi avec une ombre haute sur la bougie, sur un niveau proche des 7 800 points, premier obstacle palpable depuis le franchissement en trombe des 7 465 / 7 500 points. Entre 7 900 et 8 000 points, l'indice phare entre en zone de surachat à très court terme, prémisse à une entrée en consolidation.
L'indice a justement flirté avec les 8 000 points symboliques vendredi et reflué lundi. Les deux doji d'indécision tracée au cœur de la semaine sont marqueur d'un attentisme, et donc d'une équilibre précaire, en début de consolidation. Cette équilibre a été rompu dès ce début de mois de février, par un gap baissier d'ampleur.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 8000.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7810.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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