Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

CAC 40

PXI - FR0003500008
7 743.89 +0.44 % Temps réel Euronext Paris

CAC 40 : Les barrières à l'entrée dans l'IA tombent

mardi 28 janvier 2025 à 08h30

(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.

Le marché parisien a certes baissé lundi, mais bien moins que les indices à forte coloration "tech" de la cote américaine (S&P500 et surtout Nasdaq Composite), en raison d'une actualité forte sur un acteur chinois de la filière, DeepSeek.

Cette startup, détenue par une société de gestion de fortune, est parvenue à "entraîner" son modèle d'IA pour 6 millions de $, une somme dérisoire face à celle engagée par l'Américain OpenAI, de l'ordre de 3 milliards de $. Et ce pour des résultats bluffants en termes d'efficacité de l'outil.

De quoi poser trois questions essentielles, que les salles des marché ne peuvent ignorer:

1) Est-ce un véritable retour de la Chine dans la course à l'IA ? En tous cas, commercialement, la Chine va pouvoir légitimement écouler ses services à une clientèle de pays en développement, initialement tournés vers les références américaines en la matière.

2) La deuxième question est celle de la limite des sanctions américaines pour les exportations de puces à très grande puissance de calcul. Rappelons que depuis trois ans, les Etats-Unis n'exportent plus les semi-conducteurs les plus performante vers la Chine, les "NVidia A100". DeepSeek affirme avoir entraîné son modèle d'IA sur des puces beaucoup moins performantes en termes de puissance de calcul.

3) Ce qui permet d'embrayer sur la troisième question: la puissance de calcul, aussi indispensable soit elle, ne fait pas tout. Les entreprises chinoises, privées des meilleures puces, ont été forcées d'innover dans le software, visiblement avec succès.

"Cette information n’est pas tombée ce week-end, cela fait déjà plusieurs semaines que l’on parle de DeepSeek mais la pression est montée d’un coup sur les marchés car les budgets alloués par les « big techs » au développement des modèles d’intelligence ne ralentissent pas, à l’image de « Stargate » et ses 500 milliards$, ainsi que les annonces de Meta en fin de semaine dernière", note Alexandre Baradez (IG France). "La question de la capacité des grands groupes technologiques à rentabiliser les gigantesques investissements semble soudain se poser aux marchés, dans un environnement hautement concurrentiel comme le montrent les performances des intelligences artificielles chinoises", interroge l'analyste.

Au chapitre statistique, l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne est ressorti en ligne avec les attentes tandis que les ventes mensuelles de logements ont battu les attentes outre Atlantique.

Côté valeurs, Legrand (-7,03%) et Schneider Electric (-9,48%) étaient les grands perdants du jour. "La logique est que la percée de Deepseek viendrait remettre en cause les investissements dans l'IA et dans les data centers, segment sur lequel Schneider Electric et Legrand sont bien exposés", explique un analyste. Schneider Electric et Legrand conçoivent des logiciels, produits et services pour les data centers, notamment pour optimiser l'efficacité énergétique de ces structures très énergivores.

De l'autre côté du palmarès, le luxe respirait sur fond d'accalmie sur les menaces douanières. Christian Dior (+2,60%) continuait d'avancer, tout comme Kering (+1,65%), Interparfums (+1,98%) et LVMH (+2,82%).

Tentant de dépasser cette actualité forte qui rebat les cartes dans la course à l'IA, le marché lorgne vers des décisions de politique monétaire, cette semaine, des deux côtés de l'Atlantique.

La Fed sera la première à achever, le 29/01, son Comité de politique monétaire. "La Fed restera en attente lors de la réunion du FOMC en janvier, bien que les données récentes pourraient suggérer une posture légèrement moins restrictive qu'en décembre. Les dernières statistiques sur l'inflation maintiennent ouverte la possibilité de nouvelles baisses de taux, même si elles seraient limitées, et le marché de l'emploi – malgré une forte dynamique d'embauches – ne constitue pas actuellement une source de pression inflationniste. Toutefois, l'incertitude autour des politiques économiques reste présente", anticipe Christian Scherrmann, économiste en chef pour les États-Unis de DWS.

La BCE lui emboîtera le pas dès le lendemain avec la fin de son Conseil des Gouverneurs, l'équivalent européen du FOMC. Le "contexte [économique] permet à la BCE de réduire encore le taux de dépôt de 25 points de base, à 2,75 %", pour Ulrike Kastens, Économiste européenne de la même maison de gestion, qui se base sur la dichotomie avec la santé de l'économie américaine. "Depuis la dernière réunion de la BCE en décembre, la situation des données dans la zone euro n'a pas beaucoup changé. Les indicateurs économiques continuent de signaler une croissance plutôt faible dans les mois à venir. Comme prévu, le taux d'inflation a continué d'augmenter à la fin de 2024. Cependant, les projections d'inflation montrent également une confiance accrue dans le fait que la hausse du coût de la vie se rapprochera durablement de l'objectif d'inflation."

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont perdu du terrain, tout particulièrement sur le pan technologique de la cote. Le Nasdaq Composite a plongé de plus de 3% et le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 1,46% à proximité des 6 000 points symboliques. Seul rescapé, le Dow Jones a grappillé 0,65%.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0430$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 73,30$.

A l'agenda macroéconomique ce mardi, à suivre en priorité, outre Atlantique, les commandes de biens durables à 14h30 et le sacro-saint indice de confiance des ménages (comprendre, au pays de l'Oncle Sam: consommateurs !), selon les données du Conference Board. Un baromètre très suivi pour jauger de la santé d'une économie où, structurellement, la consommation est le principal moteur de création de richesse nationale (PIB).

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Nous avons assisté à un fait technique et graphique majeur jeudi 16 janvier avec le franchissement sur gap puis extension en séance, du seuil pivot des 7 500 points, qui retrouve ses attributs de support. La base de travail actuelle devient donc une bande entre 7 500 et 7 690 points, au sein de laquelle une certaine forme de volatilité est loin d'être exclue.

Ce franchissement a immédiatement été suivi d'un nouveau gap (moins ample) et d'une extension haussière en séance, avec la participation de nombreux secteurs, marquant l'affirmation du camp acheteur.

Une première manifestation d'un besoin de respiration des cours a été illustré mercredi avec une ombre haute sur la bougie, sur un niveau proche des 7 800 points, premier obstacle palpable depuis le franchissement en trombe des 7 465 / 7 500 points. Entre 7 900 et 8 000 points, l'indice phare entre en zone de surachat à très court terme, prémisse à une entrée en consolidation.

L'indice a justement flirté avec les 8 000 points symboliques vendredi et reflué lundi.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8000.00 points.

Le conseil BFM Bourse

CAC 40
Négatif
Résistance(s) :
8000.00
Support(s) :
7810.00 / 7690.00 / 7465.00

Graphique en données horaires

CAC 40 : Les barrières à l'entrée dans l'IA tombent (©ProRealTime.com)

Graphique en données quotidiennes

CAC 40 : Les barrières à l'entrée dans l'IA tombent (©ProRealTime.com)
©2025 BFM Bourse
Portefeuille Trading
+336.80 % vs +55.78 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour