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Le marché parisien a fait preuve d'une résistance spectaculaire lundi, parvenant même à grappiller quelques points, après les dernières annonces "douanières" de l'impérialo-protectionniste Donald Trump. Surtout, le CAC 40 est parvenu à clôturer au-dessus de la barre symbolique des 8 000 points, à 8 006 points.

Donald Trump a annoncé dimanche qu'il instaurerait des surtaxes douanières de 25% sur les importations d'acier et d'aluminium à destination des États-Unis. Les investisseurs ont, eux, gardé leur sang-froid, s’accommodant du style de négociation propre au dirigeant américain.

"Pour l’instant, la guerre commerciale est limitée", constate Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM . "Environ 5% du PIB américain est directement affecté par l’augmentation des droits de douane à l’égard du Mexique, du Canada et de la Chine. Ce n’est pas indolore. Mais ce n’est pas non plus catastrophique. Aucun pays ne souhaite que la situation ne s’envenime. La Chine a opté pour une réponse limitée à la taxe douanière de 10% décidée par l’administration Trump. Pékin ouvre une enquête contre Google, qui n’opère plus dans le pays depuis 2010. En outre, le soja, qui était la première importation des États-Unis en provenance de Chine en 2023, n’est pas visé directement par des mesures de rétorsion. Tout est fait pour éviter une escalade."

Au chapitre statistique, les investisseurs ont pris connaissance de l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro. Si ce dernier progresse au-delà des attentes, à -12,7 points, il reste encore significativement ancré en territoire négatif. C'est la composante "attentes pour les 6 prochains mois", qui permet à l'indice de faire cette progression.

Côté valeurs, huit entreprises du CAC 40 dont Kering, Hermès et Safran, livreront leurs comptes, cette semaine. En attendant, les annonces d'entreprises ont été assez peu nombreuses, ce lundi. Sur le CAC 40, Arcelormittal a limité son repli à 0,58%, après les annonces de surtaxes douanières américaines sur l'acier. GTT en revanche a abandonné 4%, lesté par l'annonce du départ surprise de son directeur général, Jean-Baptiste Choimet.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de lundi dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,38%) et du Nasdaq Composite (+0,98%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,67% à 6 066 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0300$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 72,40$.

A l'agenda macroéconomique ce mardi, à suivre en priorité l'indice NFIB des petites entreprises américaines à 12h00 et la première partie des auditions parlementaires de J Powell, patron de la Fed.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Nous avons assisté à un fait technique et graphique majeur jeudi 16 janvier avec le franchissement sur gap puis extension en séance, du seuil pivot des 7 500 points, qui retrouve ses attributs de support. La base de travail actuelle devient donc une bande entre 7 500 et 7 690 points, au sein de laquelle une certaine forme de volatilité est loin d'être exclue.

Ce franchissement a immédiatement été suivi d'un nouveau gap (moins ample) et d'une extension haussière en séance, avec la participation de nombreux secteurs, marquant l'affirmation du camp acheteur.

Une première manifestation d'un besoin de respiration des cours a été illustré mercredi avec une ombre haute sur la bougie, sur un niveau proche des 7 800 points, premier obstacle palpable depuis le franchissement en trombe des 7 465 / 7 500 points. Entre 7 900 et 8 000 points, l'indice phare entre en zone de surachat à très court terme, prémisse à une entrée en consolidation.

L'indice a justement flirté avec les 8 000 points symboliques les vendredi 24 et 31/01 et reflué les lundi 27/01 et 03/02. Les deux doji d'indécision tracée au cœur de la semaine sont marqueur d'un attentisme, et donc d'une équilibre précaire, en début de consolidation. Cette équilibre a été rompu dès ce début de mois de février, par un gap baissier d'ampleur. Le vrai test en cours est bien celui des 8 000 points.

La construction d'un harami baissier vendredi 07/02 obère les chances de franchissement rapide et durable des 8 000 points. Il faudra pour cela une reprise de souffle suffisante.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 8315.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7810.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes