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La date du 02 avril - nous y sommes - était cochée dans les agendas des intervenants en Bourse, investisseurs particuliers, comme gérants ou institutionnels. C'est en effet à cette date que D Trump devrait dévoiler avec précision les surtaxes appliquées sur tel pays, tel produit, et sous quelles conditions. En attendant, le CAC a profité de rachats à bon comptes pour rebondir mardi de 1,10% à 7 876 points.

"Entre la surenchère constante de Donald Trump, ses allers-retours incessants et ses contradictions notoires, on frôle l'indigestion. Il est en effet difficile de s'y retrouver lorsque, dans une même phrase, Donald Trump évoque à la fois les droits de douane réciproques qui seront annoncés le 2 avril, qualifié de « jour de la libération », pour mettre fin à ce qu'il décrit comme un pillage de la « tirelire » américaine depuis des années, et « la surprise des gens qui verront sa clémence »", relève dans une note Thomas GIUDICI, Responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion.

"Pour l'heure, rien ne semble pouvoir arrêter Donald Trump. Néanmoins le principe de réalité (financier ou économique) finira, tôt ou tard, par s'imposer. Le « jour de la libération », à défaut de libérer les marchés, lèvera au moins l'incertitude sur les droits de douane appliqués. Gageons qu'il s'agisse d'un maximum avant d'inévitables tractations. L'Union Européenne n'a pas attendu cette « libération » pour réfléchir à des concessions…"

Au chapitre statistique, les opérateurs ont pris connaissance des toutes premières estimations de l'inflation au sens des prix de détail en Zone Euro, hors éléments volatils, sont ressorties pour mars à +2,4% en rythme annuel, contre 2,5% anticipé.

"Avec un développement stable des biens de consommation, cela a apporté un certain soulagement pour le taux de base, qui n'a augmenté que de 2,4 % en mars. La Banque centrale européenne se réjouira de cette évolution, car un nouvel assouplissement des prix des services est une hypothèse clé pour atteindre son objectif d'inflation de 2 %", a commenté Ulrike Kastens, Économiste Senior Europe DWS.

Les salles des marchés ont également pris connaissance des données finales du PMI manufacturier en Zone Euro en données finales, à 48,6 points, très proche des premières estimations.

Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à la Hamburg Commercial Bank, a apporté l'éclairage suivant: "Si l'indice PMI s'est redressé en Allemagne et en France, les deux principales économies de la zone euro, il s'est en revanche replié en Italie, tandis qu'il s'est établi sous la barre du 50,0 du sans changement pour un deuxième mois consécutif en Espagne après s'être longuement maintenu à un niveau relativement élevé. On peut espérer que les dépenses budgétaires augmenteront de manière significative en Allemagne, et que cette hausse profitera également aux autres pays de la région, stimulant ainsi la croissance dans l'ensemble de la zone euro. Ces spéculations ne sont pas injustifiées, mais il faudra probablement attendre 2026, voire plus tard encore, pour ressentir les premiers effets de ces nouvelles politiques budgétaires".

Côté valeurs, Airbus termine en tête de l'indice vedette parisien (+3,2%), suivi de L'Oréal (+3%) et Schneider Electric (+2,4%) qui pour sa part a bénéficié d'un relèvement d'opinion d'HSBC qui est passé d' "acheter" contre "conserver", avec un objectif de cours de 250 euros. Solutions 30 a repris 10,8%, après avoir dévoilé ses résultats annuels et reconduit ses perspectives pour 2026. En revanche, journée noire pour McPhy qui a lâché plus de 30% avoir signalé des tensions sur sa trésorerie, laissant augurer une incertitude significative quant à la continuité de son exploitation.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en ordre dispersé, le Dow Jones finissant symboliquement dans le rouge (-0,03%) et le Nasdaq Composite gagnant 0,87%. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grappillé 0,38% à 5 633 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0790$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 70,90$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,19%. Quant au VIX, il valait 21,77 à la dernière clôture du S&P500.

A l'agenda macroéconomique ce mercredi, à suivre en priorité à 14h15 le rapport mensuel ADP sur l'emploi américain. On suivra par ailleurs, bien évidemment, avec attention les mesures douanières qu'égrainera la Maison Blanche. La conférence de presse est prévue à 22h00 (Heure de Paris), donc bien après la clôture des places européennes.

"Donald Trump va préciser ce mercredi les contours du plan des droits de douane réciproques qui entreront en vigueur le 2 avril et qui menacent notamment l’automobile, les semi-conducteurs, les produits pharmaceutiques et les matières premières. L’Europe redoute des tarifs de 25% sur son industrie automobile et l’Asie demeure sous la menace de nouvelles barrières douanières", rappelle Michel Douin, gérant de portefeuille chez Cholet Dupont Oudart.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le cadre technique évolue, avec une rupture du seuil pivot psychologique des 8 000 points en fin de semaine 13. Cette rupture n'est pas formellement appuyée par les volumes et une fédération sectorielle, ni même un gap, mais elle est suffisamment symbolique pour provoquer une perte de confiance progressive dans les esprits. Des questionnement majeurs, en cours depuis plusieurs semaines, peuvent désormais se traduire par une poursuite du reflux sous la moyenne mobile longue à 50 jours (en orange).

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 8000.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7810.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes